Le centre de recherche de l’Hôpital Saint-Antoine (XIIe) est en quête de donneurs pour développer la pratique de la greffe fécale.
Le don de sang et de plaquettes, ça vous parle. Mais le don de matière fécale, vous connaissez ? Et si l’on ajoute que vous pouvez en faire tout en étant rémunéré à hauteur de 50 € par don ? C’est la proposition du Centre de Recherche Clinique de l’Est-Parisien de l’Hôpital Saint-Antoine (XIIe). Une idée loufoque ? Pas tant que ça…
Partagée sur le groupe Facebook de la « communauté Wanted » puis reprise par le site de bons plans parisiens « Paris Secret », l’annonce n’est pas passée inaperçue sur les réseaux et a suscité le rire de nombreux internautes : « 50 € la crotte, y en a qui vont être riches », plaisante l’un d’entre eux. Et, pourtant, c’est une proposition tout ce qu’il y a de plus sérieux.
« Nous cherchons des volontaires sains pour réaliser un (ou plusieurs) don(s) de selles dans le cadre de l’étude Rebalance-UC », détaille le centre de recherche. Si vous avez entre 18 et 49 ans, que vous êtes affilié à un régime de sécurité sociale française et en bonne santé, réjouissez-vous : votre « caca » pourrait bien aider à faire avancer la science ! Il s’agit « d’évaluer la transplantation de selles dans une maladie inflammatoire de l’intestin, la rectocolite hémorragique. » Vous avez bien lu : une greffe de « caca » pourrait peut-être permettre de soigner cette inflammation, jusqu’à présent incurable.
De la matière fécale en greffe
Et ne sous-estimez pas le pouvoir de la transplantation de microbiote fécal (TMF), pour utiliser le jargon médical, dont les premiers recours sont datés de la Chine du IVe siècle afin de traiter les intoxications alimentaires et diarrhées sévères. La pratique — qui s’effectue par sonde nasaux-gastrique ou par coloscopie — a ressurgi en 2013, à la suite d’une étude attestant de son efficacité dans le cas de plusieurs infections. Les bienfaits insoupçonnés de la greffe fécale ont, depuis, attiré l’attention de nombreux chercheurs gastro-entérologues pour soigner des maux aussi variés que la malnutrition, l’autisme ou encore, dans le cas de l’Hôpital Saint-Antoine, la maladie de Crohn.
Aujourd’hui, l’établissement espère pouvoir continuer d’exploiter les bienfaits de ce traitement, pour le moins particulier, dans le cas de la rectocolite hémorragique. Alors, si c’est pour la bonne cause, n’hésitez pas à filer un petit coup de pousse.
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