Le président russe Vladimir Poutine a qualifié de « rhétorique politique » les accusations de crimes de guerre commis à Alep, dans le nord de la Syrie. Le président russe renvoie la balle aux Etats-Unis et à l’Occident. Au même moment, à Rome, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, se dit pas favorable à des sanctions contre la Russie.
« C'est de la rhétorique politique qui n'a pas beaucoup de sens et ne tient pas compte des réalités en Syrie. Je suis profondément convaincu que ce sont nos partenaires occidentaux, et en premier lieu les Etats-Unis, qui sont responsables de la situation. » Mercredi soir sur TF1, le président russe, Vladimir Poutine n’y est pas allé par quatre chemins pour exprimer sa vision de la situation actuelle de la Syrie alors que le président français François Hollande avait évoqué dimanche « les crimes de guerre » commis contre les civils d'Alep contrôlée par les rebelles et soumise à d'intenses bombardements du régime et de son allié russe.
« Faire plier les terroristes »
Vladimir Poutine a expliqué ces bombardements en soulignant qu'il s'agissait de frapper « leFront Al-Nosra, une organisation (qui) a toujours été considérée comme une branche d'Al-Qaïda et qui fait partie de la liste des organisations considérées comme terroristes par les Nations unies ». « Nous ne pouvons pas permettre aux terroristes d'utiliser des civils et de s'en servir comme des boucliers humains. Si nous voulons aller au bout de la lutte contre le terrorisme, il faut combattre les terroristes et non pas se laisser faire, plier ou battre en retraite », a martelé le président russe.
Pour Galia Akerman, spécialiste du monde russe et ex-soviétique, ce discours du président russe n’a rien de surprenant. « Poutine ne se justifie jamais. Il veut, au profit du régime de Bachar al-Assad, reconquérir Alep. Et dans cette reconquête, la population civile n’a pas d’importance », analyse l’écrivaine et journaliste.
Mercredi, dans une conversation téléphonique, François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont exhorté le président Poutine à œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu en Syrie, malgré des échecs répétés pour imposer une trêve dans les combats. Quelques heures plus tard, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault ne se disait pas favorable à des sanctions contre la Russie. « La priorité n'est pas de rentrer dans un cycle de sanctions pour des sanctions. Notre priorité c'est l'arrêt des bombardements », a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec ses homologues italien Paolo Gentiloni et allemand Frank-Walter Steinmeier.
Les tensions entre Moscou et les Occidentaux sont au plus haut et le chef du Kremlin, qui aannulé une visite à Paris la semaine prochaine après les conditions posées par son homologue français, a martelé mercredi que nul ne réussirait à « isoler » la Russie.
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