
Le verdict du procès de Francis Heaulme, jugé pour le meurtre de deux petits garçons à Montigny en 1986, sera rendu jeudi 18 mai. Ce mardi, les plaidoiries des parties civiles ont débuté, mais elles doutent de la culpabilité de Francis Heaulme, qui a toujours nié ces deux meurtres.
Avec notre envoyé spécial à Metz, Franck Alexandre
Dominique Rondu est l’avocat historique du double meurtre de Montigny-lès-Metz. Il était là, le soir du crime, sur les voies de chemin de fer les deux enfants, Cyril Beining et Alexandre Beckrich, ont été découverts. Depuis, il représente inlassablement, avec obstination, la famille Beckrich et traque la vérité. Ce cinquième procès ne l’a pas convaincu de la culpabilité de Francis Heaulme. A ses yeux, l’hypothèse la plus probable est que les enfants connaissaient leur assassin, ou avaient une certaine confiance pour ne pas fuir.
« Pensez-vous que Francis Heaulme puisse inspirer confiance ?, interroge cet avocat. Les aveux ne sont pas une preuve absolue, alors une probabilité, celle de la culpabilité de Francis Heaulme l’est encore moins ». Dominique Rondu insiste, « nous ne voulons pas un quasi-coupable ».
A l’adresse des jurés, il lance : « si au terme de votre réflexion, cela devient une mission impossible, sachez que ceux que je défends ne vous en tiendront pas rigueur et salueraient même votre courage. Les familles ne veulent pas que, au prétexte que l’accusé est un routard du crime et qu’il mourra en prison, vous vous disiez qu’une condamnation de plus ou de moins ne changera rien. Nous ne voulons pas de coupable de substitution ».
Mieux qu’une plaidoirie de la défense, les parties civiles ont donné ce matin un blanc-seing aux jurés pour acquitter l’accusé.
Cette affaire, vieille de 30 ans, a connu de nombreux rebondissements. Patrick Dils avait d’abord été condamné pour ces deux meurtres, puis acquitté, avant que Francis Heaulme ne devienne le suspect numéro un.
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