Il n’y a pas encore eu de footballeur dans l’espace, mais Kylian Mbappé est officiellement le premier joueur de football à prendre contact avec un astronaute dans le cadre de sa mission. Le prodige du Paris Saint-Germain s’est entretenu avec son compatriote, le Rouennais Thomas Pesquet, qui œuvre actuellement sur la Station spatiale internationale. La tête dans les étoiles, Pesquet a beau travailler comme un forcené toute la journée à bord de l’ISS, il a aussi prévu de suivre l’Euro et d’encourager les Bleus.
A quelques jours du premier match de l’équipe de France, l'astronaute, véritable passionné de sport, a sauté sur l’occasion qui lui était proposée de prendre le temps de s’entretenir avec le champion du monde Kylian Mbappé, tout aussi honoré de converser avec cet homme de l’espace, qui a tant à nous apprendre. "C'est fou ! Je n'en crois pas mes yeux. C'est la première fois que je vois ça et je suis vraiment épaté", glisse d'emblée l'attaquant des Bleus.
"C’est quelque chose de fou"
Kylian Mbappé a justement soif de connaissance, c’est pourquoi il s’est empressé d’enquêter auprès de Thomas Pesquet concernant les sensations que procure le fait d’être dans l’espace après un décollage de fusée. "Ce serait une expérience inimaginable, ce serait incroyable, lance Kylian Mbappé à propos d'un voyage dans l'espace. Ah oui, c’est quelque chose de fou. Je vois le ballon qui bouge depuis tout à l’heure, j’ai pas les mots."
Et l’astronaute de dresser un premier parallèle entre leurs deux univers: "Chaque fois qu’il y a un rêve, il y a aussi beaucoup de boulot. Dans la journée, on bosse énormément, pour se préparer à aller dans l’espace, on bosse énormément. C’est comme vous, il n’y a pas que soulever le trophée et passer à la télévision. Je sais que dans la vie de tous les jours, il y a énormément de boulot." A l’instar de Kylian Mbappé, qui évolue dans un groupe au PSG où se mélangent différentes nationalités, Thomas Pesquet parle lui aussi différentes langues à bord de l’ISS, avec l’obligation de s’adapter à l’autre pour faciliter la vie de groupe.
Les retournés acrobatiques de Pesquet, en apesanteur
Mais c’est surtout l’apparition de la recherche et des sciences au service de la performance dans le football qui a piqué la curiosité de Thomas Pesquet. "C’est omniprésent, c’est devenu un point de repère, a confié Kylian Mbappé. On a toujours des tests en début de saison. On peut individualiser notre travail en fonction de nos tests, en fonction de nos résultats, pour ensuite voir la marge de progression sur une saison. Il y a aussi un suivi au niveau de la nutrition, du sommeil. Il n’y a rien qui est laissé au hasard aujourd’hui. Je suis dans le monde professionnel depuis 4-5 ans. Je vois cette évolution, alors que ceux qui sont plus vieux que moi, qui ont duré, je n’imagine même pas."
Entre deux échanges concernant les recherches médicales sur la physiologie et les cellules souches, nécessaires pour connaître l’origine du vieillissement, Thomas Pesquet a réveillé quelques souvenirs de footballeur, et évoqué ses propres compétences: "Ce n'est pas facile à maîtriser en apesanteur. Moi, déjà, je suis très mauvais au football. Si tu veux, c’est mon frère qui était bon au football. Là, c’est encore pire. Je t’avoue que j'essaye avec mes collègues. Je te promets, le week-end on a essayé un petit peu, ça fait un peu comme des buts et tout ça mais vraiment, ça marche pas génial. À part pour les retournés acrobatiques, là pour le coup on a un avantage, mais c’est vraiment le seul truc pour lequel on a un avantage."
Invité à disserter sur les responsabilités d’un capitaine dans une équipe, l’équivalent du commandant de bord sur une station spatiale, Kylian Mbappé a répondu ceci: "Capitaine, c'est un rôle de tous les instants, il faut être toujours là à éponger chaque problème, même quand ça se passe bien il y a du travail. Il y a toujours du travail. C'est le capitaine du navire, c'est toi qui es censé emmener les troupes, à rattraper ceux qui sont un peu derrière, tu dois encourager. C'est un travail de tous les instants et qui est beaucoup dans l'ombre. Tu ne récoltes pas tout de suite les lauriers de ton travail quand tu es capitaine. Il faut être prêt pour cela. Je pense qu'on ne choisit jamais les capitaines au hasard. Si on est choisi, que ce soit dans le foot ou dans la vie, c'est qu'on a vu qu'ils avaient les capacités pour mener les autres vers le haut, pour les tirer vers le haut." La compétition n'a pas encore commencé, mais les deux hommes ont déjà élevé le niveau très haut avec cet échange passionnant.
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