Trois démocrates et un républicain, pour une condamnation unanime. Bill Clinton, George W. Bush, Barack Obama et Jimmy Carter se sont tour à tour exprimés pour condamner l'intrusion violente du Capitole à Washington par des partisans de Donald Trump, alors que les parlementaires étaient en train de certifier la victoire de Joe Biden lors de la présidentielle de novembre. Des heurts qui ont coûté la vie à au moins une personne, une femme.
Les trois derniers prédécesseurs de l'actuel président américain, qui se sont succédé à la Maison Blanche de 1993 à 2017, n'ont pas eu de mots assez durs pour qualifier les événements de ce mercredi, tout en pointant directement du doigt la responsabilité de celui qui doit quitter le pouvoir dans quelques jours, bien qu'il refuse de reconnaître sa défaite.
Une insurrection digne d'une "république bananière" pour Bush
C'est l'ancien président républicain, George W. Bush, qui a dégainé le premier en faisant part de sa consternation par voie de communiqué. "Les résultats d'élections ne sont ainsi contestés que dans les républiques bananières - pas dans notre république démocratique", a comparé celui qui a officié dans le Bureau ovale de 2001 à 2009, dont les critiques se sont élargies à d'autres membres du "Grand Old Party", ainsi qu'est surnommé le Parti républicain.
"Je suis consterné par le comportement irresponsable de certains dirigeants politiques depuis l'élection et par le manque de respect montré aujourd'hui à l'égard de nos institutions, de nos traditions et de nos forces de l'ordre", a-t-il encore souligné George Bush.
Clinton tance "quatre années de politique empoisonnée"
Bill Clinton a regretté de son côté une "attaque sans précédent" contre les institutions américaines que constitue l'intrusion du Capitole américain par des partisans de Donald Trump, qui a entraîné l'interruption de la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
"Cette attaque a été nourrie par plus de quatre années de politique empoisonnée (...). La mèche a été allumée par Donald Trump", a accusé l'ancien chef d'Etat démocrate.
Obama évoque "un moment de déshonneur et de honte"
Barack Obama a pour sa part affirmé que "l'histoire se souviendra des violences aujourd'hui au Capitole, encouragées par un président qui a menti sans relâche sur l'issue d'une élection, comme d'un moment de déshonneur et de honte pour notre pays".
Hors de question de parler de "surprise" pour celui qui a cédé sa place à Donald Trump en janvier 2017, qui a également ajouté: "On ne regarderait pas la vérité en face si on considérait cet événement comme une surprise totale", dénonçant le "crescendo violent" des derniers mois, alimenté par refus des républicains de "dire la vérité".
Jimmy Carter parle d'une "tragédie nationale"
Le dernier président américain encore en vie qui ne s'était pas encore exprimé sur la situation est sorti de son silence quelques heures plus tard. Le démocrate Jimmy Carter, 96 ans, a parlé d'une "tragédie nationale" qui ne représente pas "qui nous sommes [les Américains, ndlr] en tant que nation".
Dans ses propos, relayés par un communiqué dévoilé notamment par la chaîne ABC, le 39e président des États-Unis a également fait part de sa confiance en "le peuple" afin qu'il puisse s'"unir" et "s'éloigner de ce précipice pour faire respecter pacifiquement les lois" de la nation américaine.
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