Mercredi, la députée France insoumise, ancienne femme de ménage, a tancé les parlementaires de la majorité.
"Quand on vous demande l'augmentation des salaires, vous parlez, vous n'avez rien à faire ici. Vous proposez des primes", leur reproche l'élue du Val-de-Marne, leur demandant de "réfléchir".
Des propos qui ont résonné à l'Assemblée nationale en plein examen du projet de loi pouvoir d'achat. Pour l'une de ses premières prises de parole, Rachel Kéké, qui a fait plier le géant hôtelier Accor en parvenant à obtenir des augmentations de salaire à l'Ibis-Batignolles en 2021, a porté un regard sévère sur la coalition présidentielle, qui refuse de fixer le Smic à 1500 euros comme le demandent les députés de la France insoumise.
"J'aimerais savoir dans cet hémicycle qui a déjà touché 800 euros ? Qui a déjà touché 900 euros ? 1000 euros ? Personne !", lance la députée du Val-de-Marne, ancienne femme de ménage.
"800 euros par mois ! Pas par jour !"
Certains députés sur les bancs de la majorité crient alors "moi, moi, moi".
"Par mois, pas par jour, je vous dis ! Qui a déjà touché 800 ou 900 euros par mois ? Vous ne savez pas ce que c'est. Vous ne connaissez pas la souffrance des métiers essentiels. Quand on vous demande l'augmentation des salaires, vous parlez, vous n'avez rien à faire ici. Vous proposez des primes", leur répond alors Rachel Kéké.
Les insoumis et la coalition présidentielle ferraillent depuis plusieurs jours à l'Assemblée nationale sur la question de l'augmentation des salaires. La macronie en refuse le principe et souhaite déployer plus largement le mécanisme de prime Macron.
"Vous méprisez ceux qui servent la France"
Ce dispositif devrait permettre de tripler la prime Macron en passant de 1000 euros maximum par salarié, ou 2000 euros en cas d'accord d'intéressement, à respectivement 3000 et 6000 euros. Elle a concerné un salarié sur 5 en 2020.
Pour tenter de convaincre, Rachel Kéké s'appuie sur la situation à Monoprix, alors que des magasins des Alpes-Maritimes se sont mis en grève pour demander des hausses de paie.
"Les salariés de Monoprix, ceux qui ont servi la France pendant le Covid-19, demandent seulement une augmentation des salaires. Le PDG de Monoprix a augmenté son salaire de 70%. Et vous refusez", avance encore celle qui a battu l'ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu aux législatives.
"Je suis élu députée, et je découvre un truc horrible. Vous méprisez les métiers essentiels, vous méprisez ceux qui servent la France. Quand vous arrivez dans les restaurants pour manger, quand vous allez au Monoprix, vous êtes heureux. Réfléchissez", les tance encore Rachel Kéké, sous les huées de la coalition présidentielle.
"Vous avez des gens dans votre parti qui n'ont jamais gagné 800 euros"
La réponse des députés des autres bords politiques n'a pas traîné.
"Vous avez dans votre parti des gens qui n'ont jamais gagné 800 euros par mois, vous avez un président de parti (Jean-Luc Mélenchon NDLR) qui n'a sûrement jamais gagné 800 euros par mois (...). Nous sommes tout aussi légitimes que vous à exprimer la défense de nos concitoyens et des plus modestes", avance en guise de réponse le député Aurélien Pradié (LR).
Ces propos n'ont pas non plus été du goût d'Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance (ex-LaREM) à l'Assemblée nationale.
"Nous sommes très calmes sur ces bancs. Nous acceptons des heures d’invective, d’interpellation, d’insultes qui ne cessent de fuser de cette partie de l’hémicycle (..). mais à un moment, ça suffit", a lancé la députée.
La parlementaire a notamment reproché à La France insoumise d'avoir "instrumentalisé" la mort d'un homme de ménage survenue la semaine dernière dans les locaux du palais Bourbon.
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