Les prix mondiaux du sucre avaient atteint leur plus bas niveau depuis neuf ans le mois dernier. Ils sortent un peu de leur torpeur grâce aux mesures prises par l'Inde, pour gérer la surproduction.
L'Inde s'attaque à ses montagnes de sucre. Une production qui pourrait avoisiner les 32 millions de tonnes, 7 millions de tonnes de plus que l'an dernier, grâce à une très bonne mousson. Le géant asiatique est sur le point de doubler le champion mondial du sucre, le Brésil !
Cette production indienne record a des effets délétères : les prix du sucre en Inde se sont effondrés, mettant en péril la rentabilité des usines, qui n'arrivent plus à payer les producteurs indiens de canne à sucre. Les excédents indiens aggravent une situation de surproduction de sucre d'ampleur mondiale.
Excédents en Thaïlande et en Europe
La Thaïlande a produit 14 millions de tonnes de sucre, 5 millions de plus que l’an dernier et l’Union européenne a profité de la fin de ses quotas pour produire 19 millions de tonnes, plus de 3 millions supplémentaires.
Évidemment cette surproduction pèse sur les prix internationaux. Les cours ont chuté de moitié en un an et demi. Fin avril, ils étaient à leur plus bas niveau depuis 2009 : 312 dollars la tonne de sucre blanc, moins de 11 cents de dollar la livre de sucre roux. On se demandait quand le prix de celle-ci ne serait plus qu'à un chiffre ! D’autant que l’Inde, premier consommateur mondial de sucre, avait pris en février la décision historique d’en exporter jusqu’à 2 millions de tonnes, un nouveau fardeau pour le marché mondial.
Devenue exportatrice l’Inde va aussi stocker du sucre
Mais la semaine dernière, les autorités de New Delhi ont finalement pris la décision de stocker leur sucre. Jusqu'à 3 millions de tonnes, plutôt que de continuer à exporter. Des prêts à taux zéro ont également été promis aux usines pour transformer la canne en éthanol plutôt qu'en sucre en cette fin de récolte.
Ces mesures de l'Inde, additionnées aux mêmes encouragements à l'éthanol en Thaïlande et au Brésil, et à la sécheresse qui refait des siennes dans les champs de canne brésiliens, ont un peu fait remonter les cours du sucre au cours des derniers jours.
Industrie mal en point en Europe
Mais tout le secteur est fragilisé. En Europe les industriels du sucre, qui avaient parié sur les exportations parce qu'ils sont confrontés à un déclin de la consommation en Europe, s'étaient engagés à payer un prix généreux sur plusieurs années aux producteurs de betteraves, rappelle Agritel. Ces contrats pourraient être remis en cause plus vite que prévu.
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