La situation est explosive en République démocratique du Congo (RDC). Le groupe armé M23, soutenu selon Kinshasa par le Rwanda, sème le chaos dans l’est du pays. Face à cette crise, la France a pris position : elle exige le départ immédiat des combattants du M23 et des troupes rwandaises présentes sur le territoire congolais.
Lors d’un point presse, Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a rappelé que le président Emmanuel Macron s’était entretenu avec ses homologues congolais et rwandais pour insister sur cette demande. La visite du ministre Jean-Noël Barrot en RDC et au Rwanda vise aussi à renforcer la pression diplomatique.
Des sanctions contre le Rwanda ?
La France veut une solution pacifique, mais n’exclut pas des mesures plus fermes. Elle a déjà demandé une réunion d’urgence au Conseil de sécurité de l’ONU. Des sanctions contre le Rwanda sont-elles envisagées ? « Beaucoup d’options sont sur la table », a répondu Lemoine, tout en mettant en avant l’urgence humanitaire. Des milliers de civils ont été déplacés, et la situation ne cesse de se détériorer.
La France continue aussi de soutenir la MONUSCO, la mission des Nations unies en RDC, et appelle au respect des populations civiles et des installations de l’ONU.
Le M23 sème le chaos à Goma
Le M23 a récemment pris le contrôle de la ville stratégique de Goma, après des combats violents contre l’armée congolaise. En colère, de nombreux Congolais sont descendus dans la rue pour dénoncer l’inaction de la communauté internationale.
Mais qui sont ces rebelles du M23 ? Ce groupe armé a été créé en 2012 par des soldats congolais dissidents, avant d’être vaincu en 2013 par l’armée et la MONUSCO. Pourtant, il a repris les armes en 2022 et a conquis plusieurs zones du Nord-Kivu, une province riche en ressources minières et située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23 pour exploiter les richesses de la région. Des rapports de l’ONU confirment cette thèse, affirmant que le Rwanda fournit une aide militaire aux rebelles. De son côté, Kigali rejette ces accusations et affirme que le M23 est un mouvement purement congolais.
Un conflit aux multiples enjeux
La situation est complexe. La RDC refuse catégoriquement de négocier avec le M23, qu’elle considère comme un groupe terroriste. De son côté, le Rwanda accuse la RDC de soutenir des milices hostiles à son gouvernement, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe impliqué dans le génocide rwandais de 1994.
Entre intérêts économiques, tensions ethniques et rivalités politiques, ce conflit dépasse largement le cadre de la RDC. La pression internationale s’intensifie, mais la question reste entière : comment ramener la paix dans la région ?
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