Après avoir demandé aux dirigeants européens de rapatrier leurs ressortissants interpellés en Syrie et en Irak dans le territoire de l'Etat islamique, Donald Trump a refusé le retour d'une Américaine.
«Faites ce que je dis...» Donald Trump a annoncé son refus du retour aux Etats-Unis de Hoda Muthana, une Américaine de 24 ans partie en Syrie rejoindre le groupe terroriste Etat islamique, dont elle a épousé un membre, et qui souhaite désormais rentrer déclarant avoir été victime d'un «lavage de cerveau». «J'ai demandé au secrétaire d'Etat Mike Pompeo, et il est complètement d'accord, de ne pas laisser Hoda Muthana entrer dans le Pays !», a-t-il écrit mercredi.
Une position qui tranche avec ce qu'il a demandé des pays européens, qu'il a incités le week-end dernier à rapatrier leurs ressortissants faits prisonniers parmi les jihadistes en Syrie : «Les Etats-Unis demandent à la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et aux autres alliés européens de reprendre plus de 800 combattants de l'EI que nous avons capturés en Syrie afin de les faire passer en jugement. Il n'y a pas d'alternative car nous serions forcés de les libérer. Les Etats-Unis ne veulent pas que ces combattants de l'EI se répandent en Europe où ils devraient se rendre.»
Pour Mike Pompeo, elle n'est pas américaine
Peu avant, Mike Pompeo avait assuré que Hoda Muthana n'était pas une ressortissante américaine : «Elle n'a aucune base légale, aucun passeport américain valide, aucun droit à un passeport, ni aucun visa l'autorisant à voyager vers les Etats-Unis», a-t-il déclaré, évoquant la jeune femme née dans le New Jersey et dont le père était un diplomate yéménite en poste aux Etats-Unis. La jeune femme se trouve actuellement dans un camp de réfugiés avec son fils de 18 mois. Interrogée par le «Guardian», elle a assuré regretter son départ pour l'EI en 2014, après avoir établi des liens avec des jihadistes sur place via les réseaux sociaux : «J'ai réalisé que j'avais fait une grave erreur. Je sais que j'ai gâché mon avenir et celui de mon fils et je le regrette très profondément». Depuis son arrivée en Syrie, elle a été mariée à trois combattants du groupe terroriste, qui ont tous été tués.
Le président américain a, conformément à sa promesse de campagne, annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie. La présence des quelque 2000 soldats permettait un appui au sol auprès des forces kurdes qui ont peu apprécié la décision du républicain : ils ont appelé les Européens à «ne pas lâcher» afin de se protéger de toute offensive turque, Ankara considérant les YPG comme une faction du PKK, classé groupe terroriste.
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