Une ONG dirigée par un ancien ministre des Affaires étrangères du Canada veut que les fonds saisis à des dictateurs soient utilisés pour aider les réfugiés.
Selon The Quebec Post, cette proposition a été soumise jeudi aux ambassadeurs accrédités auprès des Nations Unies et des organisations internationales à New York.
C’est l’une des recommandations que l’ONG, Conseil mondial pour les réfugiés (CMR), a faite dans un rapport intitulé « un appel à l’action : transformer le système mondial des réfugiés ».
Selon le texte, environ 68,5 millions de personnes sont des réfugiés ou des déplacés internes dans le monde, chassés de leurs foyers par la guerre, la famine et les catastrophes.
« Tant de personnes sont en déplacement, le système de soutien et de protection des réfugiés dans le monde est réellement menacé », a déclaré l’ancien ministre du Canada, Lloyd Axworthy, à l’AFP.
« Nous devons commencer à nous attaquer aux méchants, à ceux qui créent des conflits en volant leur pays », a-t-il ajouté.
Saisir leurs gains mal acquis « générera de nouveaux fonds pour les réfugiés » et « soulagera une partie de la pression financière » qui s’exerce sur les pays hôtes, explique-t-il.
« Les régimes oppressifs, responsables d’une grande partie de la migration forcée, sont dans de nombreux cas corrompus. Ils ont volé leurs trésors et gardent leur argent et d’autres actif à l’étranger », indique le rapport.
Lloyd Axworthy propose de faire appel aux tribunaux pour saisir les fonds bloqués dans les comptes gelés en raison de sanctions, que la Banque mondiale estime à des dizaines de milliards de dollars.
Il cite l’exemple d’une procédure engagée en France en 2017 contre Teodorin Obiang, fils du président équatorial guinéen, condamné à trois ans de prison et 30 millions d’euros d’amende, également avec sursis, dont les deux tiers ont ensuite été utilisés par une organisation caritative pour aider la population du pays.
La semaine dernière, le Conseil mondial pour les réfugiés a présenté ses recommandations à l’Union africaine, qui a décidé d’en appliquer certaines au niveau régional.
Le rapport fait également référence à l’exode massif des populations en Birmanie, en Syrie ou en Afrique subsaharienne, par exemple.
Il a souligné que les États-Unis – qui ont été à l’avant-garde de la réinstallation des réfugiés – ont accueilli en 2018 le plus petit nombre de demandeurs d’asile au cours des quatre dernières décennies, alors que la xénophobie prend de l’ampleur sur plusieurs continents.
L’ONG a été créée en 2017, au plus fort de la crise mondiale des réfugiés, dans le but de proposer de nouvelles idées pour tenter de répondre à cette urgence humanitaire.
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