J’ai souvent suivi le discours d’investiture des présidents américains. Mais celui de Donald Trump est, pour moi, le discours le plus important. En écoutant M. Trump, je n’ai pu m’empêcher de penser au discours du leader nationaliste congolais Patrice Emery Lumumba, le 30 juin 1960, à l’occasion de l’accession du Congo à sa souveraineté internationale.
La plupart des gens pensent qu’en décidant de prendre la parole ce jour-là (il n’était pas censé prendre la parole ce jour-là), Lumumba voulait répondre au roi Baudouin de Belgique qui venait de magnifier dans son discours l’œuvre coloniale. NON, le discours de Lumumba n’était en rien dirigé contre le roi belge, il se voulait plutôt une réplique cinglante à l’allocution du président Kasa-vubu qui s’était, lui, aligné sur la position du roi.
Même si le discours de Lumumba est très mal reçu dans les milieux belges, la réalité est qu’il était avant tout destiné au président qui se montrait complaisant à l’égard des anciens colons, et au peuple congolais pour que celui-ci n’oublie jamais qu’il est l’acteur principal de son indépendance.
Donald Trump fait exactement la même chose, en inversant les destinataires de son message. Dans les images, on le voit s’adresser directement au peuple américain qui l’applaudit de temps en temps. « La cérémonie d’aujourd’hui a un sens très particulier, car il ne s’agit pas seulement de transférer le pouvoir d’une administration à une autre ou d’un parti à un autre. Nous déplaçons le pouvoir de Washington pour vous le rendre à vous, le peuple des États-Unis » dit-il devant une foule enthousiaste. Lire la suite
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