Un pays ravagé par la guerre et une population livrée à elle-même. Au Yémen, l’un des pays les pauvres au monde, près de deux millions d'enfants souffrent d'une « malnutrition aiguë ». Une « combinaison vicieuse » de guerre, de pauvreté et de choléra place le pays « au bord de la famine », a averti mercredi l'ONU.
Le cri d'alarme a été lancé par une délégation de haut rang de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Unicef et du Programme alimentaire mondial (PAM) au terme d'une visite de trois jours au Yémen, ravagé par la guerre depuis plus de deux ans et touché par une épidémie de choléra.
« L’épidémie de choléra est la conséquence directe du conflit au Yémen. Les infrastructures de base ont été détruites... le réseau d’eau a été endommagé, le système de santé a été affecté, les hôpitaux et les centres de soins sont hors service ou totalement détruits, explique Bismarck Swangin, porte-parole de l’UNICEF au Yémen.
Tout cela a favorisé la prolifération des maladies comme le choléra. Et depuis le début de l’épidémie en avril dernier nous avons identifié 400 000 cas dont la moitié concerne des enfants. Il y a eu 1800 voire 1900 morts et le quart de ces personnes décédées sont des enfants. Certains d’entre eux souffraient également de malnutrition. C’est un cercle vicieux entre le choléra d’un côté et la malnutrition de l’autre. »
Cette épidémie pourrait atteindre le seuil de 600 000 cas d'ici fin 2017, a averti dimanche le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dont le président Peter Maurer était également en visite au Yémen. Soulignant que 99% des personnes touchées par la maladie « peuvent survivre dès lors qu'il peuvent accéder aux services de santé », l'OMS, l'Unicef et le PAM ont exhorté la communauté internationale à « redoubler d'efforts » pour aider le Yémenet « trouver une solution politique pacifique au conflit » qui déchire ce pays.
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