Dans un communiqué dont ivoirematin.com a reçu copie, le ministère de la Justice et des Droits de l’homme répond au député-maire de Tiassalé Assalé Tiémoko, dans l’affaire relative à la fraude sur la nationalité.
Ci-dessous l’intégralité
du communiqué
COMMUNIQUÉ DU
MINISTÈRE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME
Dans une vidéo
diffusée sur les réseaux sociaux, Monsieur ASSALE Tiémoko, Député-Maire de la
circonscription de Tiassalé, déclare qu’il détient des preuves attestant de ce
que certaines personnes ayant commis des fraudes sur la nationalité ivoirienne
sont inscrites sur la liste électorale de sa commune. Il soutient qu’après ses
investigations, il a constitué un dossier comportant lesdites preuves qu’il a
déposé au parquet de Tiassalé afin que les poursuites soient engagées contre
ces personnes. N’ayant pas eu de suite à sa demande, il aurait saisi le
Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Yopougon de
la même plainte, demeurée encore sans suite. Il a dû se résoudre, poursuit-il,
à saisir le Ministre de la Justice, qui n’a pas non plus répondu à sa demande.
Finalement, il a dû commettre un commissaire de justice pour citer ces
personnes devant le Tribunal correctionnel de Tiassalé. Il déplore enfin la
lenteur avec laquelle le traitement de cette procédure est mené et dénonce le
fait que le Ministère de la Justice laisse sur la liste électorale de Tiassalé
des personnes qui ne sont pas ivoiriennes et qui ont fraudé. Le Ministère de la
Justice et des Droits de l’Homme voudrait rappeler à Monsieur ASSALE Tiémoko
que la gestion de la liste électorale est du ressort de la Commission
Electorale Indépendante et qu’au surplus, tout électeur, lorsqu’il estime
qu’une personne est indûment inscrite sur la liste électorale, peut réclamer sa
radiation, en adressant une demande écrite et motivée à la Commission chargée
des élections, conformément à l’article 12 du code électoral, et non au
Ministre de la Justice. La décision de
cette Commission est susceptible de recours devant le Président du Tribunal
territorialement compétent. Dès lors, les juridictions n’interviennent dans ce
contentieux qu’après la décision de la Commission chargée des élections. En ce
qui concerne les poursuites engagées contre les personnes accusées par Monsieur
ASSALE Tiémoko d’avoir commis des faits de faux et usage de faux et partant de
fraude sur la nationalité ivoirienne, le Ministère de la Justice et des Droits
de l’Homme tient à indiquer que les Procureurs n’ont pas à attendre les
instructions du Ministre de la Justice pour mettre en mouvement l’action
publique. Celle-ci peut être mise en mouvement soit par une plainte auprès du
Procureur de la République ou d’un officier de police judicaire, soit par la
voie de la citation directe, soit par une plainte avec constitution de partie
civile. Le Ministre de la Justice n’étant pas une autorité de police
judiciaire, il n’a pas à recevoir de plainte. Dans l’espèce évoquée par
Monsieur ASSALE Tiémoko, le Tribunal correctionnel de Tiassalé a été saisi par
voie de citation directe, le 26 juillet 2023. L’affaire suit son cours devant
cette juridiction et a connu plusieurs renvois pour production de pièces en
raison des absences répétées des parties aux audiences. Cette cause reviendra à
l’audience du 06 novembre 2024. L’affaire est en cours et est régulièrement
suivie devant le Tribunal correctionnel de Tiassalé, comme le reconnait fort
heureusement Monsieur ASSALE Tiémoko. Le Ministère de la Justice et des Droits
de l’Homme voudrait indiquer que les procureurs et les juges accomplissent leur
mission dans le respect de la loi et avec la pleine conscience de leurs
devoirs. Ils méritent respect.
Fait à Abidjan, le 24
octobre 2024
Le Chef du Service Communication & Relations Publiques
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