Dans une publication intitulée 'Mon point de vue dont nous avons reçu copie, le journaliste et éditorialiste Ambroise Tiétié confesse qu'il a cautionné le coup d'Etat de 1999 contre Henri Konan Bédié à l'instar d'autres hommes politiques.
"C'est le lieu de revenir sur le coup d'Etat du 24 décembre 1999 qui a emporté le président Henri Konan Bédié. Faut-il rappeler que j'étais au nombre de ceux qui ont applaudi l'irruption du sergent-chef Ibrahim Coulibaly IB et ses comparses sur la scène politique ? D'ailleurs, je n'étais pas le seul. On se rappelle, le président Alassane Ouattara avait estimé que ce n'était pas un coup d'Etat mais que c'était plutôt comparable à la révolution des œillets qui renversa le régime salazariste (du dictateur Antonio de Oliveira Salazar) en avril 1974. Quant à Laurent Gbagbo, plus disert, il s'extasia devant ce putsch qu'il n'hésita pas à qualifier de "coup d'Etat salutaire" (sic)", rappelle-t-il.
Et de poursuivre : "Personne ne pouvait, en ce temps-là, prévoir que la Côte d’Ivoire, naguère havre de paix, venait de signer un long bail avec l'instabilité. Puisqu'en septembre 2002, Laurent Gbagbo, élu deux ans plus tôt, allait se trouver face à une rébellion qui désaxa totalement sa gouvernance, le contraignant à vivre d'expédients et à se réinventer pour survivre face à l'hostilité des rebelles qui n'ont eu de cesse de le combattre. D'abord ouvertement, puis de manière insidieuse et subreptice jusqu'en 2010 qui marqua le terme de sa gouvernance. Qui peut nier que cette rébellion est une fille du coup d'Etat de 1999? Et pour filer la métaphore familiale, il ne serait pas erroné de soutenir que la crise postélectorale subséquente est "petite-fille" du même coup d'Etat."
Ainsi pour René Ambroise Tiétié, "si les coups d'Etat continuent d'avoir de beaux jours devant eux, c'est précisément la preuve que les armées africaines n'ont pas encore réussi à faire leur aggiornamento et qu'elles gardent les paradigmes qui ont gouverné leur existence depuis les indépendances. De sorte qu'elles continuent de croire qu'elles constituent une alternative crédible aux politiques. Mais, il n'y a rien de plus faux. Les militaires ne sont pas et seront jamais un recours pour pallier la défaillance des politiques ou le déficit de démocratie."
Le journaliste-editorialiste estime alors que "le croire, c'est au mieux, de l'ignorance, au pire, un coupable mélange des genres. Il est temps d'y mettre le holà. En condamnant sans rémission, les coups d'Etat, tous les coups d'Etat ! D'ici et/ou d'ailleurs ! "
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