L’ONG Amnesty International regrette le « deux poids, deux mesures » de l’Occident comparé à son activisme en Ukraine, dans un rapport annuel publié mardi 28 mars 2023, rapportent des médias.
En soutien constant de l’Ukraine depuis le début du conflit en février 2022, l’Occident se distingue par la « mollesse » de ses réactions face à d’autres conflits dans le monde, observe Amnesty International.
L’intervention militaire russe en Ukraine en 2022 a « dévoilé au grand jour l’hypocrisie des Etats occidentaux, qui ont réagi avec force à l’agression russe mais ont fermé les yeux sur de graves violations commises ailleurs, voire en ont été complices », déplore l’ONG.
Et Amnesty d’épingler le « silence assourdissant » entourant l’Arabie saoudite, où, selon elle, la justice a notamment prononcé la peine de mort lors de procès « à l’iniquité flagrante » et des manifestants pacifiques ont été « condamnés à de longues peines de prison », ou encore l’Égypte, où des milliers d’opposants au régime « demeurent détenus arbitrairement et/ou poursuivis injustement ».
L’approche « sélective et intéressée » des droits fondamentaux par l’Occident a également conforté dans leurs agissements d’autres pays critiqués pour leur violations des droits de l’Homme, notamment la Chine, où la « répression systématique des minorités ethniques du Xinjiang et du Tibet s’est poursuivie », et le « gouvernement de Hong Kong a continué de réprimer le mouvement de lutte pour la démocratie », d’après l’ONG.
La guerre en Ukraine a enfin détourné « non seulement des ressources, mais également l’attention de la crise climatique », alors que les catastrophes liées au réchauffement paraissent « hors de contrôle » et que les dirigeants mondiaux ont échoué à s’accorder sur les mesures visant à limiter la hausse des températures sous le seuil des 1,5°C.
L’année 2022 a globalement connu une « détérioration des droits civils et politiques », ceux-ci subissant une « répression » dans certains pays occidentaux comme la France, où le secrétaire général de cette ONG, Agnès Callamard, pointe « un exercice illégal de la force » par policiers et gendarmes contre des manifestants.
Les droits des femmes ont, eux, vécu « un tournant pour le pire ». Notamment en Iran, où certaines ont été tuées « pour avoir dansé, chanté, pour ne pas avoir porté de voile », en Afghanistan où elles ont été « transformées en objet » depuis la prise de pouvoir des talibans, et même aux Etats-Unis, où l’accès à l’avortement est à présent pour beaucoup remis en question, constate l’ONG.
Les États-Unis ont critiqué haut et fort les violations commises par la Russie en Ukraine et ont accueilli des dizaines de milliers d’Ukrainien(ne)s fuyant la guerre. Mais, en vertu de politiques et de pratiques ancrées dans un racisme à l’égard des personnes noires, ils ont expulsé plus de 25 000 Haïtien(ne)s entre septembre 2021 et mai 2022, et infligé à nombre de ces personnes, des actes de torture et d’autres mauvais traitements, note Amnesty International.
Les pays de l’Union européenne ont ouvert leurs frontières aux Ukrainiens qui fuyaient l’agression russe, montrant que, en tant que bloc parmi les plus riches du monde, ils étaient plus que capables de recevoir un grand nombre de personnes en quête de sécurité, et de leur donner accès à la santé, à l’éducation et au logement. En revanche, beaucoup ont laissé leurs portes fermées à ceux qui cherchaient à échapper à la guerre et à la répression en Afghanistan en Libye et en Syrie, fait remarquer l’ONG.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article