Un taux de réalisation de 82%
« Le comité de pilotage est satisfait de l’état d’avancement des travaux, on note un taux de réalisation de 82% en dix mois de travaux. Il nous reste encore cinq mois de travaux, ce qui est largement suffisant pour achever les travaux. Mais déjà, nous pouvons dire que dans ce quartier, nous sommes désormais hors de tout risque d’inondation. Félicitation donc à toutes les équipes et l’entreprise exécutante pour le travail abattu », s’est félicité le directeur de cabinet du ministère de de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, Drissa Diomandé.
En effet, après le lancement officiel de ce projet, le 10 mars 2022, par le Premier ministre, les travaux se sont accélérés. Aujourd’hui, les ouvrages sont sortis de terre. Les travaux qui sont exécutés par l’entreprise chinoise Sino Hydro en sont pratiquement aux finitions. Et les dizaines d’ouvriers sur le chantier sont à la tâche, pour livrer un chantier sans tache. Les dimensionnements sont assez grands pour contenir les écoulements d’eaux pluviales quelle que soit l’intensité des pluies, assurent un technicien de l’entreprise exécutante.
« Nous avons quelques observations afin de tenir compte des arrivées des eaux usées à tous les carrefours dans les dalots. Pour éviter que les populations rejettent les eaux usées et les déchets dans ces canaux qui ne sont que pour les eaux pluviales, nous ferons d’autres études pour tenir compte de tout cela. C’est d’ailleurs prévu car il s’agit ici d’un projet d’aménagement intégré. Au terme, on devrait avoir un quartier où il fait bon vivre, avec des routes bien éclairées, un bon système d’assainissement et où les populations ne craindront plus la pluie », a noté le coordonnateur du projet Lazéni Ouattara.
Améliorer la qualité de vie
Concrètement, le projet consiste en la construction de canaux de drainage des eaux de pluie de 7,7 kilomètres de linéaires avec 13 ouvrages de franchissement (les dalots). Les canalisations sont en deux branches principales dont la première part de la cuvette d’Agouéto à l’exutoire et la deuxième commence à la cuvette de N’Dotré jusqu’au croisement de la première branche. Selon le coordonnateur du projet, ces ouvrages permettront l’évacuation de 184 m3 d’eau par seconde permettant ainsi le drainage de toutes les eaux pluviales qui tombent dans les sous-bassins versants des quartiers d’Agouéto et de N’Dotré à Anonkoua-Kouté. Ces ouvrages seront longés par une piste d’entretien de cinq mètres de large.
« La réalisation de ces ouvrages permettra de protéger près de 246 000 personnes des phénomènes d’inondation et contribuera à l’amélioration de la qualité du cadre de vie et à l’épanouissement socioprofessionnelle d’au moins 121 000 femmes dans ces quartiers », a indiqué Lazéni Ouattara. Au lancement des travaux, le Premier ministre Patrick Achi avait promis que le projet allait « améliorer positivement la qualité de vie » dans les zones ciblées « quelles que soient les conditions météorologiques ».
Les populations rassurées
S’il faut attendre les prochaines grandes pluies pour juger de l’efficacité de ces infrastructures, ce qui a été réalisé rassure déjà et les autorités compétentes et les populations bénéficiaires. « L’an dernier, pendant la grande saison pluvieuse, les pluies ont emporté des enfants qu’on n’a plus retrouvés. Cette année, on espère que ça ne sera pas le cas. C’est très rassurant pour nous de voir tous ces gros caniveaux. C’est bien grand et c’est sûr qu’on n’aura pas d’inondation cette année », s’est réjoui Firmin Koffi, un habitant de N’Dotré.
Abobo, l’une des plus grandes communes du district d’Abidjan tant par la superficie que par la démographie, connait chaque année des phénomènes d’inondation résultant de l’occupation anarchique de l’espace public et surtout de l’insuffisance des ouvrages de drainage des eaux de pluies ainsi que du bouchage par les déchets solides des dispositifs d’évacuation des eaux pluviales.
Après Abobo, le cap sur Yopougon et Cocody
Le Paru s’exécute actuellement à Abobo, mais s’étendra par la suite à d’autres communes du district d’Abidjan, notamment sur les points chauds. « Après ici, nous mettrons le cap sur Yopougon où nous allons aménager aussi 7 Km de canaux primaires. Ensuite, sur le bassin versant de Bonoumin dans la commune de Cocody, nous allons aménager deux cuvettes et sept kilomètres de canaux primaires. Dans le bassin de Synacaci à M’Pouto, cinq kilomètres de canaux primaires et une cuvette seront aussi aménagés. A termes, ces travaux permettront de protéger au moins un million de personnes à Abidjan », a annoncé le coordonnateur du Paru, Lazeni Ouattara.
Après Abidjan, d’autres villes de l’intérieur du pays bénéficieront du Paru. « Nous allons nous étendre sur les villes de l’intérieur, en faisant des études de schéma directeur d’assainissement, qui permettront d’avoir des projets prioritaires de travaux que nous réaliserons pour protéger l’ensemble des populations des inondations », a ajouté Lazeni Ouattara.
Gestion des déchets
Mais, a expliqué le coordonnateur, « si nous voulons éviter que les inondations continent à affecter les populations des quartiers défavorisés, il est essentiel que les autorités et les communautés se mobilisent pour mieux gérer les déchets ». C’est pourquoi la deuxième composante du Paru sera consacrée à la gestion des déchets solides. Le projet participera à la construction d’un centre de valorisation et d’enfouissement technique des déchets à Abidjan et quatre centres du genre à l’intérieur du pays.
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