Dans les rayons, une bonne brochette de clients. Les étals et caisses de conservation abondent de produits locaux. Banane, manioc, gombo frais, Akpi, djoumgblé, aubergine, piment, placali, igname, pâte d’arachide, betterave, navet, patate douce, etc., tout y est.
Des femmes et des hommes, entre les rayons, paniers en main, font des achats. On parlemente avec les rayonnistes, on fait des choix.
Kacou Alice est une habituée de la surface commerciale. Elle s’y rend régulièrement. « Je trouve que ce marché est avantageux. Il est sécurisé et un accent est mis sur l’hygiène. Les prix des denrées sont également abordables », témoigne-t-elle. Avant d’ajouter : « il suffit de faire le choix des produits que tu désires, tu vas ensuite à la caisse. On pèse ce que tu as pris et on te délivre ta facture. Ici, tout est acheté au poids ».
Odile Touarali, agent d’une Ong, trouve que l’introduction des produits locaux dans les supermarchés est innovante. «Les produits sont bien conservés, c’est ce qui me motive à venir régulièrement faire mes achats. Les prix pratiqués ici sont accessibles aux différentes bourses. Mes collègues viennent également s’approvisionner en produits vivriers», laisse-t-elle entendre.
«On trouve un peu de tout dans cet espace. Depuis que j’ai découvert cet endroit par le biais de ma fille, j’ai été séduite », affirme, pour sa part, Madeleine Gnangni, habitante de Yopougon. Elle précise que l’accueil, mais surtout les prix pratiqués sont les éléments qui l’ont fidélisée.
Solange Kouade, restauratrice, révèle, elle aussi, qu’elle fait ses achats chaque semaine dans ce lieu parce que les produits se conservent mieux.
«C’est la première fois que je viens dans cet espace, c’est mon épouse qui a l’habitude d’y venir faire des emplettes. J’ai décidé de venir et je constate qu’on trouve un peu de tout. C’est pratique, on ne patauge pas dans la boue, on ne marchande pas assez. Tu es à l’abri des injures des vendeuses parfois de mauvaise humeur. Ici vous avez le choix, vous pesez vos produits après quoi vous réglez votre facture », relève, à son tour, Séka Saint Jean de Dieu.
Toujours dans le même supermarché, des rayons sont aussi dédiés à la viande, la volaille et même au poisson (capitaine d’eau douce, thon blanc). Il y a également du poisson fumé, des crevettes fumées, de la graine de palmier à huile et de la pâte d’arachide en conserve.
Kazen Hussein, gérant par intérim explique que le supermarché et toutes les autres succursales basées à Treichville, Angré, sont ravitaillés par des coopératives, des opérateurs et des producteurs locaux. « Lorsque les produits ne sont pas vendus durant toute la journée, ils ne sont plus frais, on les offre à des associations ou parfois, on les revend à moitié prix à des restaurants de la place », a-t-il confié. A l’en croire, la clientèle est satisfaite puisque elle dispose d’une panoplie d’offres.
A Yopougon Ficgayo, un supermarché d’une enseigne française présente les mêmes offres. Ici, certains produits locaux tels que l’attiéké, le gombo, le poulet africain, le piment sent bon, le riz local sont exposés dans les rayons. On y trouve du poisson d’eau douce. Les Ivoiriens peuvent trouver des produits pour concocter toutes sortes de recettes locales.
Djahi François, chef secteur, fait savoir que les produits classiques qui se trouvent sur les marchés ordinaires sont disponibles dans ce supermarché. A propos du ravitaillement, il explique que des fournisseurs locaux livrent quotidiennement des produits frais que la clientèle apprécie bien.
De l’alloco en rayon
Une autre enseigne locale, ouverte récemment au carrefour Sable, dans la commune de Yopougon présente aux consommateurs des produits locaux qui ont la particularité d’être surgelés. On peut citer, entre autres, de l’alloco, des feuilles de patate, des feuilles de taro, d’épinard, du piment, du gnangnan, de la purée d’aubergine, du gombo, du poisson fumé, du poulet fumé, des pattes de grenouilles, de l’igname, des patates, du taro surgelé, exposés aux côtés de produits importés.
Le supermarché draine déjà du monde. Surtout les adeptes de cuisine rapide. Selon Guy Marc Obro, directeur des magasins, la structure a décidé, en dehors des produits importés, de mettre en valeur les produits locaux.
A l’en croire, ce projet de surgélation vise à capter les produits locaux qui sont produits en quantité. «Notre vocation est d’aspirer le surplus de production et le transformer. Le directeur des magasins ajoute que pour la transformation des produits, la structure dispose d’une usine à Vridi.
«Tout est réalisé tout en respectant les standards internationaux d’hygiène et de qualité. Il y a un traitement qui précède l’empaquetage », confie Guy Marc Obro. Les produits sont estampillés d’étiquettes orange, blanc et vert pour insister sur la provenance. Les produits sont aussi conditionnés et mis à la disposition de la clientèle.
Ces initiatives, avance-t-il, ont pour objectif de garantir l’approvisionnement des produits durant l’année et surtout les avoir au même coût, quand on sait que les produits sont saisonniers. « Nous travaillons avec les producteurs locaux. Nous tenons compte également de ce que veut la clientèle.», a conclu le responsable de l’enseigne.
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