Un véritable tourbillon médiatique secoue actuellement la toile, opposant Camerounais et Ivoiriens après la résurgence du freestyle de la chanson “Viviane”, un titre emblématique de l’artiste camerounais Prince Aimée. Ce morceau, enregistré en 2005 par la société de droit d’auteur CMC, est revenu sous les projecteurs en 2024 grâce à l’artiste ivoirien Debordo, provoquant un débat houleux.
En 2019, Debordo avait lancé un freestyle d’environ 30 secondes sur “Viviane”, une performance qui n’avait pas attiré beaucoup d’attention à l’époque. Cependant, en 2024, ce freestyle refait surface et devient viral, redonnant vie à la chanson et propulsant de nouveau son auteur, Prince Aimée, sur le devant de la scène. Les fans de Debordo, satisfaits de cette reprise, ont alors réclamé un remix en collaboration avec Prince Aimée, une demande à laquelle ce dernier aurait donné son accord, selon Debordo.
Alors que l’artiste ivoirien s’apprêtait à entrer en studio pour le projet, une vague de désaccord a éclaté, particulièrement au sein de la communauté camerounaise. Certains, comme Maahlox, un artiste et blogueur camerounais, ont violemment critiqué Debordo, l’accusant de “voler” la création de Prince Aimée. Lors d’un direct, Maahlox a affirmé que Debordo exploitait le handicap de Prince Aimée pour relancer sa propre carrière, sans rétribuer l’auteur pour les droits d’auteur, ce qu’il a qualifié d’”exploitation”.
D’un autre côté, certains Camerounais, à l’instar de Blaise Option, ont pris la défense de Debordo, dénonçant l’attitude de ceux qui s’opposent au projet. “Ce que nous faisons à Prince Aimée est très méchant”, a-t-il déclaré, soulignant que ce remix pourrait être une opportunité pour l’auteur-compositeur camerounais de retrouver sa place sur la scène musicale.
Face à cette polémique grandissante, Debordo a finalement pris la décision d’abandonner le projet de remix. Si plusieurs blogueurs et artistes ivoiriens ont salué sa décision, la considérant comme sage et responsable, d’autres l’ont encouragé à poursuivre l’initiative. “Tu es mon frère, pardon, ne laisse pas tomber ce remix”, a supplié l’un d’eux, allant jusqu’à proposer de financer le déplacement de Prince Aimée en Côte d’Ivoire pour collaborer avec Debordo.
Ce clash s’envenime alors que certains Ivoiriens expriment leur frustration et menacent de boycotter la chanson si Debordo reprend le projet. Le ressentiment entre les deux communautés s’accentue, d’autant plus que Maahlox a ravivé d’anciennes tensions en accusant les Ivoiriens d’avoir détruit la carrière de l’artiste camerounais Tenor. “Ils ont profité de Tenor et gâté son nom”, a-t-il déclaré, ajoutant que c’était le Cameroun, et non la Côte d’Ivoire, qui avait élevé Tenor.
La situation reste tendue, et la décision de Debordo de suspendre le projet pourrait bien apaiser les esprits, mais les débats autour du remix de “Viviane” continuent de faire couler beaucoup d’encre.
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