Le mercredi 03 février 2021,
un Conseil des Ministres s’est tenu de 11h30 à 13h40, au Palais de la
Présidence de la République à Abidjan, sous la présidence de Son Excellence
Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, Chef de l’Etat.
L’ordre du jour de cette
réunion comportait les points suivants :
A/-Mesures Générales
-
Projets de loi et d’ordonnance
- Projets de décrets
B/-Mesure individuelle
C/-Communications
A/– MESURES GENERALES
PROJETS DE LOI ET D’ORDONNANCE
1- Au titre du Ministère des
Affaires Etrangères ;
Le Conseil a adopté deux (02) projets de loi de ratification :
·
Le premier projet de loi est relatif à la ratification de la Convention
Mondiale sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement
supérieur, adoptée le 25 novembre 2019, à Paris (France).
Cette
Convention vise à renforcer la coopération universitaire internationale, plus
précisément à faciliter la mobilité universitaire internationale avec la mise
en place de mécanismes équitables, transparents et non discriminatoires en
matière de qualifications de l’enseignement supérieur.
La ratification de cette Convention permettra de
consolider les efforts consentis par le Gouvernement pour améliorer le système
national de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de
l’innovation technologique, de façon à soutenir durablement le développement
socio-économique du pays.
·
Le deuxième projet de loi est relatif à la ratification de l’Accord de
Georgetown révisé de 2019 (Accord Union Européenne-Organisation des Etats
d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique)
L’Accord de Georgetown signé au Guyana, en juin
1975, est l’acte constitutif du Groupe ACP, formé par 46 pays d’Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique, en vue de négocier ensemble et de coordonner la mise
en œuvre des accords de coopération avec la Communauté européenne.
L’accord révisé transforme le Groupe des Etats ACP
en une organisation Internationale aux fins de l’adapter au contexte
géoéconomique international et de prendre en compte au mieux les problématiques
du développement dans toutes ses dimensions. Ainsi, ce nouvel accord dote non
seulement le groupe d’organes et de mécanismes de nature à assurer la viabilité
et la pérennité de l’organisation, mais étend également ses missions aux défis
et aux enjeux globaux tels que l’environnement et le changement climatique
ainsi que la paix et la sécurité.
2- Au titre du Ministère du Budget
et du Portefeuille de l’Etat, en liaison avec le Ministère de l’Intégration
Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, le Ministère de l’Economie et des
Finances et le Ministère du Commerce et de l’Industrie;
Le Conseil a adopté une
ordonnance portant mise en œuvre des première et deuxième phases du
démantèlement tarifaire dans le cadre de l’Accord de Partenariat Économique
entre la Côte d’Ivoire et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du
Nord ainsi que son projet de loi de ratification.
Conformément
à l’offre d’accès au marché prévue dans l’Accord de Partenariat Économique
entre la Côte d’Ivoire et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du
Nord, les deux premières phases de démantèlement tarifaire couvrent les périodes
2019-2020 et 2021-2023, pour un total de 2305 lignes tarifaires.
La
première phase, correspondant à la période 2019-2020, ayant été mise en œuvre
dans le cadre de l’APE CI/UE, le calendrier de la libéralisation suit son
cours.
Ainsi,
en application de cet Accord, les produits originaires du Royaume-Uni de Grande
Bretagne et d’Irlande du Nord, couverts par les lignes tarifaires retenues pour
la libéralisation, sont exonérés du paiement du droit de douane lors de leur
importation en Côte d’Ivoire. Toutefois, les autres droits et taxes inscrits au
Tarif Extérieur Commun, notamment, le Prélèvement Communautaire de la CEDEAO
(PCC), le Prélèvement de l’Union Africaine (PUA) ainsi que les taxes de
consommation intérieure exigibles à l’importation dont la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA) et les droits d’accises restent dus.
L’ouverture du marché ivoirien portant sur les deux
phases de démantèlement tarifaire est effective depuis le 1er
janvier 2021.
PROJETS DE DECRETS
1- Au titre du Ministère des Affaires Etrangères, en liaison avec le Ministère
du Plan et du Développement, le Ministère de l’Economie et des Finances,
le Ministère de l’Equipement et de l’Entretien Routier et le Ministère du
Budget et du Portefeuille de l’Etat ;
Le Conseil a adopté un décret portant ratification de l’Accord de prêt N° 145/AP/LA/
BIDC/EBID/08/2020 d’un montant total de vingt-cinq millions (25 000 000) de
dollars US, soit environ quatorze milliards huit cent cinquante millions (14
850 000 000) de francs CFA, conclu le 22 décembre 2020, entre la Banque
d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et la République de
Côte d’Ivoire, en vue du financement partiel du projet de construction de onze
(11) ponts métalliques en République de Côte d’Ivoire.
Les localités concernées
sont : Agboville, Daloa, Danané, Issia, Kaniasso, Kong, Korhogo, Minignan,
San-Pedro et Vavoua.
Ce projet vise principalement à faciliter aux
populations se trouvant dans les zones de culture, l’accès aux structures
administratives ainsi qu’aux infrastructures de soins et d’éducation implantées
dans les différentes localités. Il s’agit, plus précisément, de favoriser
l’accès des populations rurales aux infrastructures socio-économiques de base
et d’accroître leurs revenus à travers l’augmentation de leurs productions agricoles
et la facilitation de l’évacuation des produits vers les centres de
commercialisation ou d’exportation.
2- Au titre du Ministère de l’Intérieur et de la
Sécurité;
Le Conseil a adopté cinq (05) décrets :
·
Le premier
décret porte création de l’Ecole de
Police de Korhogo;
L’Ecole
de Police de Korhogo, la 2e école du genre depuis la création de
l’Ecole de Police d’Abidjan dès les premières années des indépendances, est
chargée de la formation initiale des candidats déclarés définitivement admis
aux concours de la Police nationale ainsi que de la formation continue des
fonctionnaires de Police.
Cette 2e Ecole de Police permettra non
seulement de renforcer les capacités d’accueil et de formation des personnels
de la Police Nationale, mais également d’augmenter le nombre des agents de
police en quantité et en qualité.
·
Le deuxième
décret détermine les circonscriptions
électorales pour l’élection des Députés à l’Assemblée Nationale ;
·
Le troisième décret détermine le nombre de lieux et bureaux de vote pour
l’élection des Députés à l’Assemblée Nationale ;
·
Le quatrième décret fixe la durée de la campagne électorale pour
l’élection des Députés à l’Assemblée Nationale ;
·
Le cinquième décret fixe les modalités d’accès des candidats à l’élection
des Députés à l’Assemblée Nationale aux Organes officiels de presse, de
production d’informations numériques et aux médias du secteur public de la
communication audiovisuelle.
En
application de la législation électorale nationale, ces quatre (04) décrets
fixent les modalités pratiques de l’organisation et du déroulement de
l’élection des Députés à l’Assemblée Nationale.
Ainsi,
sur proposition de la Commission Électorale Indépendante, 205 circonscriptions
électorales ont été créées pour 255 députés, 10 759 lieux de vote et
22 135 bureaux de vote sont prévus sur l’ensemble du territoire national.
La durée de la campagne électorale est fixée à sept (07) jours. La campagne est
ouverte le vendredi 26 février 2021 à zéro heure et close le jeudi 04 mars 2021
à minuit.
Dans le cadre de cette campagne électorale, l’égal
accès aux organes officiels de presse et de production d’informations
numériques ainsi qu’aux médias du service public de la communication
audiovisuelle est garanti par la Haute Autorité de la Communication
Audiovisuelle (HACA), l’Autorité Nationale de la Presse (ANP), et le Conseil
Supérieur de la Publicité (CSP) qui veillent à l’expression pluraliste des
courants d’opinion sous la supervision de la CEI.
3- Au titre du Ministère des Transports, en liaison avec
le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère
du Budget et du Portefeuille de l’Etat;
Le Conseil a adopté un décret
portant approbation de la Convention de concession pour la conception, le
financement, la mise en place, l’exploitation et la maintenance d’un système de
gestion intégrée de l’ensemble des activités des transports routiers en Côte
d’Ivoire, d’un système de transport intelligent et d’une fourrière
administrative.
Cette
convention signée entre l’État et la Société QUIPUX AFRIQUE S.A porte, plus
précisément, sur la mise en œuvre d’un système de gestion électronique des
infractions au Code de la route prévu pour se déployer dans le grand Abidjan
ainsi que dans certaines villes de l'intérieur.
Ce
système permettra d’améliorer significativement la sécurité routière, de doter
l’administration d’un système d’information sur les accidents de la route, de
maîtriser au mieux la mobilité des personnes et des biens sur l’ensemble du
territoire national et de favoriser,
à terme, le changement progressif de comportement des usagers de la route à
travers un dispositif de diffusion d’informations et de sanctions pour tout
contrevenant à la réglementation sur l’usage des voies routières ouvertes à la
circulation publique.
B/– MESURE
INDIVIDUELLE
Au titre du Ministère
de l’Economie Numérique et de la Poste
Le Conseil a donné son accord en vue de la
nomination de Monsieur GNAMIEN Yao Théodore en qualité de Représentant
du Président de la République au Conseil d’Administration de la Société
Nationale de Développement Informatique en remplacement de Monsieur ALOCO
Arthur.
C/– COMMUNICATIONS
1-
Au titre du Ministère
de l'Agriculture et du Développement Rural, en liaison avec le Ministère de l’Economie et des Finances, le Ministère
du Budget et du Portefeuille de l’Etat et le Ministère du Commerce et de
l’Industrie;
Le Conseil a adopté une communication relative au bilan 2020 et aux
perspectives 2021 de la commercialisation de la noix de cajou.
La campagne de
commercialisation 2020 de la noix de cajou a été ouverte le 06 février 2020.
Sur la base d’un prix CAF de référence de 1 300 USD/Tonne, le prix minimum bord
champ a été fixé à 400 francs CFA/Kg, en hausse de 25 francs CFA/kg par rapport
à 2019. Ce prix a été possible grâce à une réduction du DUS de 7% à 5% du prix
CAF de référence. Malgré ces mesures qui incitaient à l’optimisme, la campagne
a été fortement perturbée par les effets de la pandémie de la COVID-19.
Face à la tendance baissière
des prix bord champ liée à la pandémie de la COVID-19, qui a entraîné une
baisse du prix des amandes, le Gouvernement a apporté son appui à la filière à
travers l’octroi :
·
d’une subvention de 100 F CFA puis de 200 F CFA/Kg pour maintenir le prix
aux producteurs, soit un total de 34,209 Milliards de F CFA, qui a permis
l’enlèvement de 264 985 tonnes de noix de cajou au prix minimum;
·
d’une subvention de 168 F CFA/kg pour aider à combler le déficit de
compétitivité des transformateurs locaux, soit un total provisoire de 3,264
milliards de F CFA perçus par 11 transformateurs, qui ont produit et
commercialisé 4 060 tonnes d’amandes, équivalant à 20 400 tonnes de noix
brutes.
Ainsi, au terme de la
campagne 2020, une production de 848 700 tonnes a été commercialisée contre 634
631 tonnes en 2019, soit une hausse de 33%.
Au total, au prix moyen bord
champs de 350 F CFA/kg, ce sont 297 milliards de F CFA qui ont été distribués
aux producteurs contre 238 milliards de F CFA en 2019.
Afin de consolider les
acquis de la réforme, le Conseil a décidé notamment de la poursuite du mécanisme de soutien aux
acteurs nationaux pour renforcer leurs capacités de mobilisation de
financement.
Aussi, pour la campagne 2021
de commercialisation des noix de cajou, qui s’ouvre le 05 février 2021, le
Conseil des Ministres a approuvé le prix plancher obligatoire de 305 F CFA/kg
aux producteurs, pour la noix de cajou bien séchée et bien triée, ne comportant
aucune matière étrangère.
Le Conseil a instruit les
services en charge de la protection des frontières à l’effet de prendre toutes
les mesures de lutte contre la fuite des noix par les frontières terrestres.
2-
Au titre du Ministère
de la Santé et de l’Hygiène Publique;
Le Conseil a adopté une
communication relative à la situation de la gestion de la COVID-19 au 02
février 2021.
A la
date du 02 février 2021, la Côte d’Ivoire dénombre 28 607 cas confirmés de
COVID-19 et 158 décès, soit un taux de 0,54 % de létalité sur un total de 349 351
prélèvements analysés soit en moyenne 8,2 % de taux de positivité. Le nombre
total de guéris est de 26 724 (soit 93 % de taux de guérison).
Une
comparaison des mois de décembre 2020 et de janvier 2021 montre que la Côte
d’Ivoire a enregistré respectivement 1169 et 5 909 cas positifs. Le nombre des
cas positifs a été multiplié par 5 avec un taux de positivité moyen de 2,9 % en
décembre, qui est passé à 7,3 % en janvier 2021.
Ce
constat montre que le virus progresse très rapidement dans nos différents lieux
de vie et dans nos communautés avec pour corollaire l’augmentation du nombre de
cas graves et de décès, en raison essentiellement du non-respect des mesures
barrières.
Aussi,
pour éviter une explosion épidémique et une saturation des services dédiés à la
riposte contre la pandémie, le Conseil insiste sur le port du masque, notamment
dans les transports en commun, dans les services publics et privés, et dans
tous les espaces publics, ainsi que le respect de la distanciation physique, qui
implique la limitation des déplacements non essentiels et des rassemblements
festifs et religieux en vue de reprendre le contrôle sur l’épidémie.
3-
Au titre du
Ministère du Commerce et de l’Industrie, en liaison avec le Ministère de
l'Agriculture et du Développement Rural;
Le Conseil a adopté une
communication relative aux Assemblées Annuelles de l’Organisation
Interafricaine du Café (OIAC), tenues par vidéoconférence, du 10 au 12 et du 16
au 20 novembre 2020.
Une
délégation conduite par le Représentant Permanent de la Côte d’Ivoire auprès
des Organisations Internationales des Produits de Base a pris part à ces
échanges tenus autour du thème : « Accroître la productivité de la
caféiculture en Afrique et améliorer l’efficacité de la chaîne de valeur du café
». Ces assises ont mis en relief les résultats des travaux de différents
chercheurs africains sur le café, notamment dans le domaine de la protection et
de la sélection des cultures et ont émis des recommandations en vue de garantir
aux producteurs de meilleures conditions de productivité en termes de systèmes
de cultures, de supports financiers, de politiques nationales et de coopération
entre les acteurs de la chaîne de
valeur.
A
l’issue des travaux, notre compatriote, Monsieur Béma COULIBALY, a été élu en
qualité de Directeur des Affaires Économiques de l’Organisation Interafricaine
du Café (OIAC).
Fait
à Abidjan, le 03 février 2021
Sidi Tiémoko TOURE
Ministre de la Communication et
des Médias,
Porte-parole du Gouvernement
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