La Première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, présidente du Comité national de surveillance des actions de la lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), a procédé jeudi 13 avril 2023 à Abidjan, au lancement officiel du programme conjoint de lutte contre le travail des enfants baptisé « Ensemble pour agir sur les causes profondes du travail des enfants dans la Nawa (ENACTE) ».
Ce programme initié par l’Unicef, l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a pour objectif de promouvoir le droit de tous les enfants et adolescents, à travers l’accès à l’éducation et aux services sociaux de base, en vue de les protéger contre les violences et l’exploitation. Il s’agit d’offrir aux jeunes en âge de travailler ainsi qu’à leurs parents, des opportunités de travail décent.
La présidente du CNS s’est réjouie de ce nouveau programme qui vient appuyer les initiatives du gouvernement ivoirien et ses partenaires, en matière de lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture. Elle a dit adhérer à ce projet surtout que de nombreux défis sont à relever, malgré les actions menées à savoir la prévention, la protection des enfants et la répression des trafiquants.
Mme Ouattara a fait savoir que la région de la Nawa (Sud-Ouest ivoirien) est une grande région productrice de cacao où le risque de travail des enfants est très élevé. A cet effet, a-t-elle ajouté, il est urgent de coordonner toutes les actions de luttes afin d’en tirer un meilleur bénéfice pour les populations.
Aussi, a-t-elle lancé un appel à tous les partenaires à plus de collaboration afin d’atteindre les objectifs fixés par le CNS. Ces objectifs concernent notamment « l’accroissement du taux de scolarisation des enfants de 6 à 16 ans, l’accès des populations vulnérables aux services sociaux de base et de la protection sociale, la poursuite de la lutte contre la pauvreté des ménages et l’amélioration des conditions de vie des démunis afin de parvenir à éliminer durablement le travail des enfants ».
Le but est de « favoriser l’extension du Système de suivi du travail des enfants (SOSTECI) à l’échelle nationale et renforcer les actions de lutte contre la traite transfrontalière des enfants et le trafic illicite des migrants », a ajouté Dominique Ouattara.
Auparavant, le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, maître Adama Kamara, a salué les actions de la Première dame dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants.
« Vous êtes une puissante combattante du bonheur et de la dignité, comme la mère, pour le père et pour l’enfant en un mot pour la famille », a-t-il déclaré, notant que les fruits de ce combat sont palpables.
L’ambassadeur de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire, Mme Francesca Di Mauro, espère de son côté que « ce programme prioritaire pour la Côte d’Ivoire et pour l’Union Européenne aura un impact significatif pour les enfants dans le monde rural et offrira des perspectives d’avenir positif pour les enfants vulnérables ».
Quant au représentant de l’ambassadrice de Suisse, Léo Trembley, il a pour sa part indiqué que le gouvernement suisse souhaite développer une relation gagnant-gagnant avec les producteurs de cacao. Et que pour ce faire, la production du cacao durable dans les aspects économique, social et environnemental est recommandée pour la Côte d’Ivoire qui est le premier producteur mondial.
Le président du Conseil régional de la Nawa, Alain Richard Donwahi, a remercié Mme Ouattara, au nom des populations pour ses actions dans cette circonscription.
Ce programme est cofinancé par l’UE et la Suisse à hauteur d’environ 5,5 milliards FCFA et prend fin 2026.
A l’occasion de ce lancement, la feuille de route a été remise au Comité de lutte contre le travail des enfants, présidé par le préfet de la Nawa.
La filière cacao qui représente 15 % du PIB de la Côte d’Ivoire, fait vivre plus de cinq millions de personnes. La Côte d’Ivoire est aussi l’un des pays pionniers de l’Alliance 8.7.
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