La cybercriminalité sur l'économie ivoirienne est évaluée à environ 6 milliards de Fcfa, a indiqué mercredi à Abidjan M. Franck Kié, commissaire général de Cyber Africa forum, un événement prévu les 9 et 10 mai 2022 sur les bords de la lagune Ebrié.
"La cybercriminalité sur l'économie ivoirienne est évaluée à environ 6 milliards de Fcfa, à peu près 10 millions d'euros avec 4 à 5.000 plaintes traitées par la plateforme de lutte contre la cybercriminalité pour l'année écoulée (2021)", a dit M. Kié, en marge d'une conférence de presse.
Il a fait savoir que la Côte d'Ivoire enregistre "un taux de résolution d'environ 50%, l'un des plus gros taux de résolution au monde". Toutefois, tous les cybercrimes qui se passent dans le pays ne sont pas répertoriés parce que des entreprises et particuliers rechignent à déclarer des crimes.
En général, sont visés le secteur financier, les institutions publiques à l'échelle de l'Afrique et le e-commerce, où s'opèrent toutes les transactions et les flux financiers, a souligné M. Kié, président-fondateur de Ciberobs, ajoutant que "ce sont les cibles prioritaires des cybercriminels".
Cyber Africa forum 2022, la 2e édition de l'événement, a pour thème central "Souveraineté numérique et protection des données, leviers de croissance économique pour le continent africain".
L'objectif de ce thème, "c'est d'aller un peu plus en profondeur sur les différentes thématiques des risques de cyber pour les différents secteurs d'activités" afin de les adresser selon les enjeux, a-t-il poursuivi.
Selon M. Anicet Bossia, head of marketing B to B à Orange Côte d'Ivoire, "en 2021, il y avait plus de 400 millions de cyberattaques dans le monde entier et l'Afrique" était un champ des cybercriminels parce que le continent est "assez vulnérable".
L'ignorance augmente la cybercriminalité. Pour M. Anicet Bossia, il faut sensibiliser les populations puisqu'aujourd'hui plusieurs ont des smartphones, or la cybercriminalité commence à partir du téléphone portable (via les SMS, les mails qui sont des sources d'entrée).
Le forum offre un espace d'exposition pour présenter des solutions, mais surtout permettre des rencontres et des rendez-vous d'affaires. Également, une lucarne est ouverte aux États africains afin de se prononcer sur les politiques de renforcement de la cybersécurité sur le continent.
À cet événement, sont attendus plus de 500 spécialistes de la cybersécurité, des décideurs publics et privés qui se réuniront autour d'un programme qui comportera 23 sessions animées par plus de 80 speakers venus de 25 pays.
Sur la souveraineté numérique, M. Kié a soutenu que dans une Afrique toujours plus connectée, la cybersécurité doit se situer au coeur des débats et permettre aux institutions publiques africaines de se prémunir des attaques auxquelles elles sont de plus en plus exposées.
Le monde en général et l'Afrique en particulier font face à de graves cyber menaces. Dans ce contexte, plus le continent africain s'interconnecte, plus l'acuité de la question de la protection des données devrait se renforcer, surtout dans une quête de souveraineté numérique.
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