Décédé en février 2023, et apparemment oublié, Maximin Bene Koffi, était un grand-homme des Lettres ivoiriennes, natif de Transua. Enseignant de français, il s'était consacré habilement à la recherche pour promouvoir les valeurs culturelles Bron et Akan en laissant comme héritage culturel, deux ouvrages majeurs à savoir, " La drummologie Akan" et "La cosmogonie des noms et prénoms Akan (Ghana)" publiés respectivement en septembre 2015, et décembre 2016.
De quoi parlent ses deux livres?
"Drummologie Akan", dans sa définition, se perçoit comme l'étude des tambours parleurs africains, notamment du peuple Akan élevé à la connaissance transversale des aspects sociologiques, anthropologiques, culturels et historiques. Véritable instrument musical de communication, ce tronc-tambour dont elle découle, est la marque de l'existence du Dieu vivant qui transmet la parole et met l'homme au cœur du processus de sa propre réalisation. Elle jouit, de ce fait, de multiples fonctions dans la société, notamment sur le plan politique, historique, religieux que juridique, pour la régulation de la vie en communauté dont elle incarne sa force et son intégration parfaite.
Quand à " Les noms et prénoms dans la cosmogonie Akan (Ghana)", ce livre s'efforce de présenter un aspect de la civilisation Akan qui signifie « Purs ou Gens de bonne Moralité » dont font partie les Bron ou Abron. Ceux-ci proviennent de la région Centre-ouest de l'actuel Ghana (la République sœur d'à coté). Des peuples Akan constituaient le peuple noyau de sept tribus qui se sont battues contre toutes sortes d'agressions. Mais l'orgueil des chefs a été un terreau fertile à la division, à la dispersion du peuple et à l'exil. Leur système calendaire constituait un aspect de leur vision cosmogonique. Ce livre présente donc ce système comme un fait d'intégration et de participation à la vie communautaire.
Deux livres majeurs qui font se souvenir éternellement de cet savant Akan - du patriarche, dont Transua a célébré les funérailles dans la pure tradition Bron patriarche.
Un sachant oublié !?
L'écrivain Amadou Hampâté Bâ n'a-t-il pas affirmé que << Quand un écrivain meurt, c'est une Bibliothèque qui brûle ?>>. Mais une Bibliothèque a bien brûlé dans l'Est du pays et personne n'a, apparemment, su et vu cette fumée importante.
Pourquoi chez nous, des écrivains sont encore vus comme des parias, parce que, pour certains, n'apportant pas à la société, l'or et l'argent à "gogo" à travers leur digne métier: l'écriture ? Alors même que, ce sont eux, après Dieu, la lumière de nos sociétés; ce sont ces gens-là qui nous font se sentir vivre.
Trop d'exemples d'éminents écrivains qui sont passés de vie à trépas et qui ont été facilement et malheureusement oubliés s'illustrent. En Côte d'Ivoire, on les connaît bien...
On en veut pour preuve: rarement les écoles, les rues, les salle littéraires et autres lieux prestigieux ne portent leur nom. Alors même qu'ils méritent des hommages commodes pour leur témoigner de l'amour qu'on éprouve ou qu'on a éprouvé pour eux.
En France, en Angleterre, en Espagne, en Suisse, en Allemagne, au Japon, au Canada, aux États-Unis d'Amérique, en Chine, etc, on est heureux de son statut d'Artiste, notamment d'écrivain ayant connu une carrière qui n'est pas rien. Leur hommage à l'égard de leur icône fascine plus d'un. Pourquoi ? Parce ce qu'ils savent leur importance...
Quand l'Afrique Noire comprendra qu'un écrivain, n'est pas un pantin ou un plaisantin ou encore un crétin ?
C'est tout à fait inadmissible de voir et de savoir, qu'après avoir consacré utilement son temps, son talent et ses idées, à un peuple à travers des publications livresques, pendant le temps d'existence, un écrivain soit botté en touche après qu'il n'est plus...
Merci l'artiste Maximin Bene Koffi!
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