Le rythme d’exécution des travaux du bitumage de l’axe la route internationale Agnibilékrou-Takiro à la frontière ghanéenne, n’est pas du goût des populations. Elles ont plaidé mardi 25 octobre 2022 pour « l’exécution rapide » des travaux de bitumage qu’elles estiment lente.
« La lenteur des travaux cause plus de désagréments parce que nous n’arrivons plus à circuler librement et cela perdure », a affirmé Kassi George. Il explique que « la présence prolongée » des engins sur le long de la route limite le temps de voyage. « La circulation se fait comme vous le voyez par alternance et ainsi à plusieurs endroits », fait remarquer Kouassi Jean producteur agricole.
Lancés officiellement le 21 octobre 2020, les travaux de bitumage de l’axe Agnibilékrou-Takikro long de 34 km ont effectivement démarré six mois après. Cette route aura une largeur de sept mètres en deux fois une voie, avec un accotement d’un mètre et demi de part et d’autre. Elle traverse les villages de Presso, Déimba, Attakro, Tienkoikro, Broffouédou et d’Ifo.
Le coût de réalisation est de 18, 800 milliards de Francs CFA. Le délai d’exécution de l’ouvrage est de 18 mois. « Le constat, c’est que les travaux sont à la traine, nous sommes toujours à l’étape de terrassement. Ce n’est pas fait pour nous arranger », lance un camionneur Idrissa Koné. Il poursuit qu’avec la saison des pluies « nos camions sont toujours embourbés. Pour les sortir, il nous faut plaider des jours avec les agents sur le terrain qui estiment que ce n’est pas de leur ressort » dit-il.
Sur le terrain, les travaux se poursuivent. À la sortie de la ville d’Agnibilékrou, la route est revêtue de gravier blanc sur environ deux km. Pareil du côté de Takikro où le gravillon est déversé sur environ trois km avant l’entrée du dernier poste douanier en terre ivoirienne.
À certains endroits de la route, les travaux sont intensifiés. « Ce sont les points critiques et il le faut pour que la pluie ne remette en cause tout ce que nous avons réalisé » a confié dans l’anonymat un travailleur de l’entreprise en charge du bitumage rencontré sur le tronçon.
Au sein de la cour du poste douanier de Takikro, c’est un paysage de terre soulevée, de boue et de bétons alignés pour la canalisation qui s’offre au regard. « Ça ne nous arrange pas. Ça dure trop », a fait savoir Koné Moussa un conducteur de gros camions qui déplore le fait que « nos camions sont toujours embourbés au sein même du poste douanier ».
« Quand il pleut, aucun camion ne peut sortir d’ici (poste douanier) », a ajouté Kamagaté Aboulaye transporteur de marchandises depuis 25 ans. Il souhaite que le site du poste douanier soit bitumé à défaut « qu’on fasse un bon terrassement avec du gravier nous faciliter la tâche », propose l’homme âgé de 70 ans.
Cette situation au niveau du poste de Takikro et les difficultés de transport causées par la durée des travaux a découragé de nombreux routiers qui avaient opté pour le passage de Takikro proche de la ville de Koumassi au Ghana.
Une affirmation que confirme Yao Kouassi, un jeune commerçant à Takikro. Le terrassement de la route en début de travaux avait attiré les gros-porteurs, mais ces derniers jours, les camions se font rares, relate M Kouassi.
Cette route, jamais bitumée, enregistrait pourtant un flux énorme de marchandises. Entrée dans un état de dégradation avancé, l’axe a été abandonné par les camionneurs et les opérateurs économiques du Nord, du Centre et de l’Est ivoirien, plus proche du poste douanier de Takikro pour faire le choix de la longue distance en passant par Abidjan pour le Ghana en dépit des frais supplémentaires que cela occasionne.
Longtemps attendu, le démarrage des travaux de bitumage de la route Agnibilékrou – Takikro a suscité beaucoup d’espoir pour les populations et opérateurs économiques. « Que les choses aillent vite et se passent comme prévu pour le bonheur des populations qui attendent avec impatience », a souhaité Samuel Kadio entouré de ses parents. Leur vœu, c’est de voir enfin cette route historique revêtue de bitume pour donner fière allure à la localité et donner un regain d’activité dans la zone.
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