Habillés de vêtements de combats ancestraux, les visages badigeonnés de noir, ces fils des guerriers » légendaires » ont fêté, sous la conduite du dépositaire de la pratique du » Sacraboutou » , Ba Guenan, l’héritage des peuples de Bondoukou, lors du festival du Sacraboutou.
Ce festival du Sacraboutou veut révéler les victoires ancestrales face à des ennemis des fils de Bondoukou dans leur histoire, tout en exaltant la bravoure et l’adresse au combat de ces guerriers, selon le président du comité d’organisation de la parade guerrière, Souadikou Ouattara.
Une danse traditionnelle pour saluer la victoire au combat des ancêtres
» Cette danse est pratiquée exclusivement à Bondoukou. Le « Sacraboutou » exalte les victoires accomplies par le passé des ancêtres de Bondoukou, des Malinkés, notamment, et révèle la combativité et la loyauté d’un peuple lié par le destin de survie et victoire », a ajouté, vendredi 21 avril 2023, M. Ouattara, à la place de limanso, en présence du ministre-gouverneur, Dr Touré Souleymane.
Lors de cette activité, les chasseurs traditionnels ont fait le tour de quartiers pour saluer les chefs, à savoir, les chefs de « cabla », des quartiers, en cette fin de jeûne de Ramadan. Ils montrent leur armure, leur tenue traditionnelle atypique, avant leur entrée au lieu de la manifestation, sous l’ovation des personnes venues en grand nombre pour cette circonstance.
Pour le représentant du directeur régional de la Culture, Koffi Mouroufié, cette activité marque la fin du jeune de Ramadan.
« Le Sacraboutou a donné son nom au premier grand club de notre région et fait connaitre Bondoukou en Afrique. Il est le premier festival qui mobilise autant de monde dans cette ville », a soutenu M. Koffi.
La volonté de perpétuer une culture ancestrale
Les valeurs que l’on peut tirer du festival » Sacraboutou » sont des valeurs touristiques, traditionnelles, de cohésion sociale et de paix qui existent entre les différents peuples, a indiqué M. Ouattara, qui soutient que ces braves guerriers sortent pour se réjouir, festoyer, habillées en apparats et déguisements divers.
A sa suite, le premier maire adjoint de Bondoukou, Ouattara Bourahima a relevé l’importance historique de cette manifestation culturelle.
Face à cette réalité, le ministre-gouverneur du district du Zanzan, Dr Touré Souleymane, a indiqué vouloir faire de ce fait culturel, cette parade guerrière festive, » un festival qui pérennise les hauts faits d’armes des ancêtres de Bondoukou, par un soutien accru », a-t-il promis, en présence du Grand imam de Bondoukou, El Hadj, Timité Ismaël Latif.
L’histoire du Sacraboutou et sa commémoration interviennent, après la bataille des bords du Mango (Mangodara) où des guerriers, communément appelés en Malinké , » Donsow dewn », voulant prendre en étau les Donzo Ouattara de Bondoukou, ont perdu contre le loyalisme des combattants musulmans, a-t-on appris.
La commémoration de cette célèbre armée des Princes, envoie, selon l’ancien gestionnaire du musée de Bondoukou, désormais centre intégré, Béma Ouattara, de bonnes ondes, de l’abondance et appelle de bonnes récoltes futures. » C’était, dans le passé, une affaire d’un clan préparé à la guerre et appartenant à la famille des Donzo Ouattara de Bondoukou, qui en sont, à n’en point douter, les détenteurs et aussi les exécutants’, a-t-il rappelé.
« Aujourd’hui, il devenu plus qu’un symbole, un repère historique et culturel, un peu comme l’Abissa ou le Djipri qui sortent tous les ans, respectant la même date, les mêmes heures, et la même trajectoire traditionnelle, selon M. Ouattara. Il se déroule l’après-midi du jour de la grande prière qui met un terme au jeûne des musulman, le Ramadan.
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