Le président de la Coordination nationale des victimes de déchets toxiques de Côte d’Ivoire (CNVDT-CI), Claude Gohourou, a été déclaré non coupable, mercredi 18 mai 2022, par la chambre correctionnelle A de la Cour d’appel d’Abidjan dans l’affaire de détournement des 4,658 milliards de FCFA des victimes des déchets toxiques.
Depuis plusieurs années, M. Gohourou, qui a dirigé le processus des indemnisations de 29.624 victimes avec le cabinet d’avocat Leigh day and Co, était poursuivi pour blanchiment et détournement de 4,658 milliards de francs CFA destinés à près de 6.000 victimes.
La justice, qui a rendu le verdict après analyse des faits, a blanchi le défenseur des victimes des déchets toxiques de cette catastrophe survenue le 19 août 2009 en Côte d’Ivoire.
« Depuis 13 ans, nous étions accusés à tort. J’ai clamé mon innocence avec plusieurs documents et preuves à l’appui. J’ai apporté des éléments nouveaux à la cour d’appel, ce qui a permis à la justice d’être mieux édifiée sur cette affaire. A cet instant, nous sommes fiers de savoir que la vérité a pris le dessus sur ce tissu grossier de mensonge », a-t-il souligné, mercredi au cours d’une rencontre avec la presse à la suite du verdict.
A l’en croire, ce verdict est la victoire de toutes les victimes des déchets toxiques qui ont effectué massivement le déplacement au tribunal pour ce procès précisant qu’à la suite de sa non culpabilité, d’autres actions concrètes vont suivre pour arriver à la reprise de l’indemnisation des victimes bénéficiaires en question.
Il s’est réjoui du fait que la justice ne reconnaît même pas la qualité du plaignant comme étant une victime des déchets toxiques déplorant le fait que cette situation prenne un relent politique.
« Nous avons été harcelés, victime d’une campagne juridico-médiatique. J’ai été surtout la grande victime. Nous allons poursuivre ce combat que nous avons commencé depuis le cursus universitaire. On a tenté de freiner le combat des victimes à travers ces actions », a relevé Claude Gohourou.
Pour les actions futures, il a annoncé poursuivre le combat de l’indemnisation totale et la réparation des préjudices causés aux victimes, rétablir la dignité de la Côte d’Ivoire dont l’image a été ternie à l’extérieur et amener les gouvernants à renforcer la législation en matière de transport transfrontalier des déchets toxiques.
Le 19 août 2006, le navire Probo Koala, affrété par la société Trafigura, avait déchargé 528 mètres cubes de déchets liquides dans le port d’Abidjan. Les déchets ont ensuite été transférés sur des camions citernes exploités par un sous-traitant local et déversés dans 12 endroits différents autour d’Abidjan.
A la suite du déversement, en février 2007, la compagnie avait conclu un accord à l’amiable avec l’Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d’une indemnisation globale de plus de 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros) pour les dédommagements des victimes.
Une seconde indemnisation de 22,5 milliards de francs CFA (33 millions d’euros environ) avait été conclue par Trafigura et le cabinet Leigh Day and Co en fin 2009 pour 29.624 victimes.
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