L’opération lancée par le ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité dénommée, « Pour sauver ma vie je quitte les zones à risques », sera irréversible et continuelle, a assuré mardi 31 mai 2022, le ministre Bouaké Fofana, lors d’une visite de terrain de ces zones avant le démarrage de l’opération le 7 juin 2022.
« C’est une opération qui ne va plus s’arrêter, nous irons jusqu’au bout pour sauver des vies humaines, même après la saison des pluies. Nous entendons faire des travaux d’aménagement de ces zones, pour les mettre hors de danger. C’est pour cela que nous voulons faire cette opération de façon définitive. Il faut que ceux qui sont dans ces zones partent, après nous pourrons négocier », a déclaré M. Fofana.
Pour le ministre, la vie n’ayant pas de prix, il est important pour les populations d’en prendre conscience. « L’image que je veux donner à mes compatriotes, c’est que si vous êtes dans vos villas à Cocody ou un peu partout, et qu’il y a le feu à côté, vous ne dites pas c’est ma maison, je reste dans ma maison pour savoir qu’est-ce qu’on va me donner pour partir. Il faut prendre conscience du danger », a-t-il insisté.
A Abobo Plaque, Clouétcha et Akouédo Attié Extension à Cocody, où il est passé, le ministre de l’Assainissement a lancé un appel à l’urgence « Des personnes sont en danger de morts à tout moment dès qu’il y a une pluie. Nous leur demandons de partir. S’il y a des glissements de terrain et qu’il y a des morts, je m’en voudrais à titre personnel. C’est pour cela, je voudrais que les populations comprennent que c’est pour sauver des vies humaines », a indiqué l’émissaire du gouvernement.
Le 4ème adjoint au maire de la commune d’Abobo, Ouattara Brahima, a expliqué que chaque année, une sensibilisation est faite pour demander aux populations de partir mais rien n’y fit. « Le ministre nous a donné jusqu’au soir pour informer de nouveau ces populations afin qu’elles puissent quitter ces zones et aller dans les zones de recasement et nous allons appliquer cette instruction avec fermeté », a-t-il assuré.
Il a annoncé que des zones de recasement temporaires, notamment des établissements, des églises et des mosquées, ont déjà été ciblées pour pouvoir recaser ces populations en urgence.
Au total 4000 ménages, soit 25.000 personnes ont été enjoints de quitter les zones à risques dans le district d’Abidjan, avant le 07 juin 2022, date prévue pour un déguerpissement manu-militari le cas échéant, en vue de prévenir tout risque de perte en vie humaine en prélude à la grande saison des pluies qui s’annonce, avait annoncé le ministre Bouaké Fofana à l’occasion d’une conférence de presse vendredi.
Il a indiqué que 54 sites dangereux, identifiés dans plusieurs communes du district d’Abidjan, sont concernés par l’opération. Il s’agit notamment de la commune d’Adjamé (Bracodi au niveau du pont piéton), d’Attecoubé (Agban-Attié, Mossikro), d’Anyama (PMFA village, Abbeh-Broukoi), Abobo (Cloetcha 1 et 2, Abobo désert, Banco, Avocatier dépôt 9), Cocody (Akouedo, Jacques Prévert, Laurier 9 et 15), Port-Bouët (Tobiato et sous quartiers sur 2,5 Km, Benogosso (Gonzagueville)), Yopougon (Camp militaire, Banco, Bouguinisso (sortie de Yopougon en allant à Songon) et Bingerville (Gbagba, pont Dougou, carrefour CME).
Chaque année, la saison des pluies est source de désolation à Abidjan comme dans plusieurs villes du pays. Sous les effets conjugués du changement climatique, de l’urbanisation galopante et de l’indiscipline de certaines populations, la saison des pluies rime avec inondations de logis, destruction de biens mobiliers et immobiliers, déplacements de personnes, perturbations du trafic et malheureusement, pertes en vies humaines, rappelle-t-on.
La SODEXAM prévoit des pluies importantes cette année et rappelle que 95% des personnes qui trouvent la mort pendant la saison des pluies vivent dans les zones à risque, a insisté Bouaké Fofana.
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