L’insuffisance de l’offre et la cherté des produits vivriers ont occasionné la prolifération de jardins de cultures vivrières sur les terrains urbains dans la commune de Grabo.
Cette pratique consistant à produire pour sa consommation domestique, sur des terrains nus, des espaces verts ou dans des bâtiments inachevés, des vivriers, entre autres, le manioc, le piment, la tomate, le gombo, le chou, la laitue et du maïs, s’est accentuée au cours de ces derniers mois dans la petite ville de Grabo.
Des fonctionnaires et agents de l’Etat sont également embarqués comme les paysans dans ce phénomène qui existe depuis quelques années. Ils justifient leur intérêt pour la production de maraîchers par la rareté et cherté des denrées sur le marché local. Le choix du milieu urbain pour la réalisation de ces produits est dû, selon eux, à la difficulté d’obtention de parcelles adéquates en zone forestière.
Un éducateur au lycée moderne de Grabo, Akessé Koua, engagé dans la réalisation de culture maraîchère à l’arrière-plan de sa cour depuis 2022, a témoigné que sa production facilite la tâche à sa femme en réduisant les dépenses liées à l’achat des denrées telles que la tomate et le piment.
Quant à Kalo Laciné, professeur de physique-chimie, se disant passionné de production de vivriers, il a affirmé tirer profit de cette activité en plus de sa consommation domestique. Il dit avoir réalisé un chiffre d’affaires de plus de 500.000F après la vente de sa dernière récolte de piments et de choux cultivés sur des terrains abritant des bâtiments inachevés obtenus après négociation avec les propriétaires.
Grabo est certes une grande zone de production agricole, mais les paysans sont concentrés sur les cultures de rente telles que le cacao, l’hévéa et surtout le palmier à huile, occasionnant la rareté et la cherté des vivriers notamment la banane, le manioc, la tomate, le piment et le maïs.
Malgré les messages de sensibilisation du sous-préfet, Gueu Ven Noël, sur le développement de la culture vivrière, les paysans restent encore accrochés à ces cultures industrielles.
A Grabo, une boîte de piment de moins d’un kilogramme est vendue entre 1.000F et 1.500FCFA, quatre à cinq petites bananes coûtent 500F, un épis de maïs à 150F et une tomate naturelle se vend à 100F.
Les vendeuses, qui proviennent des villages, justifient ces prix de vente par leurs dépenses élevées liées au transport et au prix d’achat des produits.
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