En Côte d’Ivoire, premier producteur mondial d’anacarde, la production reste élevée : 1,1 million de tonnes pour cette année.
Seulement, cet exportateur de noix brutes de cajou subit de plein fouet la crise qui touche le marché international, et par ricochet, les acteurs locaux de cette filière aussi : plusieurs industriels attirent l’attention sur les risques de faillite qui pèsent sur leurs entreprises, et ce, malgré des mesures de soutien du gouvernement.
Ces deux derniers mois, la demande d’anacarde est restée limitée et à des niveaux très bas : le prix bord champ oscille entre 150 et 200 francs CFA le kilo, bien loin du prix officiel fixé à 315 francs CFA/kg.
Résultat : les producteurs d’anacarde se retrouvent avec des stocks importants dans leurs réserves : il reste environ 130 000 tonnes entre les mains des producteurs, selon le CCA. Des stocks, qui peuvent se détériorer à mesure que la saison des pluies progresse.
Pour les aider, le Conseil Coton Anacarde, organise ces derniers jours, des ventes groupées dans certaines préfectures : « le but est d’amener les producteurs à ne pas brader leurs produits et à vendre au prix », explique Adama Coulibaly, le président du CCA. « Mais cela ne suffit pas à absorber toute la production », reconnaît ce responsable.
De son côté, le Groupement des transformateurs de Côte d’Ivoire affirme que ses usines tournent au ralenti, malgré le programme d’aide de l’État.
« En théorie, nous sommes censés recevoir, avant fin février, une partie de notre capacité : il s’agit du stock d’amorçage, explique Augustin Kouassi, le porte-parole du GTCI. Avec ce volume, représentant 20% de nos capacités, nous sommes amenés à acheter de nous-même, en achat direct, les 80% restant. Et il faut le faire avant fin avril, puisque après, les qualités se dégradent. En réalité, le CCA met tardivement à disposition des usines, les produits demandés. Ce qui fait que nous n’avons pas le volume et la qualité pour couvrir tous nos besoins. Donc, on nous livre le produit de mauvaise qualité et tardivement et on n’a pas le temps d’acheter les 80% restant. Finalement, nos usines se retrouvent avec un très faible volume. Les usines ivoiriennes sont au bord de la faillite et risquent de fermer si rien n’est fait à temps pour leur venir en aide ».
Dangoté Koné, le porte-parole des producteurs du Hambol, préconise une discussion entre tous les acteurs de la filière pour trouver un prix qui reflète la réalité du marché.
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