La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) s’annonce comme étant un outil indispensable dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition en Afrique, ont reconnu des experts lors de la Conférence internationale inaugurale du centre d’études prospectives (CEP) animée lundi 25 octobre 2021 à Abidjan.
Portant sur le thème « la ZELCAF : un levier pour la sécurité alimentaire en Afrique », cette conférence s’est articulée autour de trois panels, à savoir « Des déclarations aux actions : état des lieux de la sécurité alimentaire en Afrique », « quelles politiques de facilitation des échanges pour une meilleure disponibilité des ressources alimentaires sur le continent africain ? », et « les chaînes de valeurs agricoles continentales : enjeux et défis ».
La ZLECAf est entrée dans sa phase opérationnelle le 1er janvier 2021, notamment avec la libéralisation du commerce des marchandises. Elle offre un marché africain unique pour les biens et les services sur un espace de près de 1,2 milliard de personnes et un produit intérieur brut combiné de trois milliards de dollars US. Ceci, grâce à l’élimination progressive des droits de douane, à la suppression des barrières non tarifaires, à la coopération en matière d’accords douaniers et de domaines connexes, à la libéralisation du commerce des services et au développement de disciplines africaines sur les droits de propriété intellectuelle, l’investissement, la concurrence et le commerce électronique.
La ZLECAf ambitionne également de faire de l’Afrique un marché de 2,5 milliards d’habitants à l’horizon 2050. Ainsi, elle pourra jouer un rôle clé pour permettre aux différents Etats de tirer un meilleur parti du marché continental, estime-t-on.
Selon le secrétaire général de la ZLECAF, Wamkele Mene, l’agriculture contribue à 65% de l’employabilité en Afrique. Pourtant, beaucoup de pays africains son dépendants de l’étranger en matière de nourriture. Un tiers des calories consommées sur le continent est importé, soit 64,5 milliards de dollars d’importations en aliments en Afrique, continuant de croître, a-t-il fait remarquer.
La mise en œuvre de la ZLECAf permettra à 30 millions de personnes de sortir de l’extrême pauvreté dont 12 millions en Afrique de l’Ouest, a ajouté le SG de la ZLECAf qui a salué l’initiative de la Côte d’Ivoire et du Ghana concernant la construction d’une industrie de transformation du cacao.
Pour le Premier ministre Patrick Achi, « le continent recèle plus de 60% de terres arables inexploitées de la diversité écologique dont la sauvegarde est essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique ». Il a souhaité que les nouvelles techniques rendent moins dépendante l’Afrique des aléas climatiques et en particulier de la pluviométrie. « Les techniques doivent également accélérer notre interaction dans la chaîne des valeurs logistiques, industrielles et mondiale pour capter localement le plus de valeurs ajoutées possibles », a-t-il déclaré, précisant utiliser à bon escient les recommandations issues des réflexions.
L’ex-Premier ministre béninois Lionel Zinsou a encouragé, pour sa part, l’ouverture des frontières terrestres en Afrique de l’Ouest. « Renforcer les frontières terrestres crée la pauvreté. Faire tomber les barrières monétaires permettra également d’accentuer le commerce, l’échange entre les peuples », a-t-il soutenu.
Laconférence inaugurale du CEP fait suite au débat sur « La ZLECAf et le développement agricole » organisé, en juin 2020, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans le but d’ouvrir un échange d’idées sur les enjeux et perspectives de la mise en œuvre de la ZLECAf dans le secteur agricole africain et ses incidences sur la sécurité alimentaire et la nutrition.
Le CEP, dédié à la promotion des politiques de développement, à la valorisation de la recherche et de la prospective économique, a été lancé en Côte d’Ivoire, le 30 septembre 2021.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article