Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a documenté sur la période allant de septembre 2022 à avril 2023, 3 588 cas de grossesse en cours de scolarité, soit une hausse de 5%, a indiqué mardi 24 octobre 2023 à Abidjan, sa présidente Namizata Sangaré, lors d’un briefing de la situation des droits de l’homme au corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire.
Mme Sangaré a relevé que la répartition des requêtes enregistrées selon le mode de saisine par région donne pour la Nawa, 294 cas de grossesse en cours de scolarité, le Poro et le Gbêkê, respectivement 268 cas, la Marahoué 234 cas, le Haut-Sassandra 199, les Grands ponts, 154, le Gôh 145, l’Agnéby-Tiassa, 144 et la région de San-Pedro 131 cas de grossesse en cours de scolarité.
Dans la même dynamique visant à dépeindre les tares qui gangrènent le milieu scolaire, elle a mis en relief la consommation des substances psychoactives en milieu scolaire ivoirien. Selon une étude menée par le Comité interministériel de lutte anti-drogue (CILAD), la consommation de la drogue en milieu scolaire et la prévalence de la consommation de la drogue chez les enfants et les adolescents n’est pas à négliger.
Ainsi, a indiqué Namizata Sangaré, 76% ont consommé de l’alcool, 3% cannabis, 51 %tranquillisant, 63% des analgésiques. Quant à l’utilisation d’autres drogues, elle a relevé que 9,6% des enquêtés ont consommé des tranquillisants/sédatifs au moins une fois dans leur vie.
Dans la même veine, la responsable du CNDH a insisté sur la lutte contre l’usage de la nouvelle drogue appelée « Kadafi » et les autres drogues en milieu scolaire. « Kadafi » est une préparation obtenue à partir du mélange de médicaments détournés du circuit officiel à de l’eau, de la caféine, de la théine ou à de l’alcool.
« Il s’agit d’un mélange de comprimés de Tramaking 250 mg, de Tramadol et de Vody, une boisson énergisante alcoolisée », a résumé Mme Sangaré. Elle a indiqué que les inconvénients de la consommation entament, entre autres, le droit à la santé, le droit à l’éducation, le droit à la sûreté et le droit à la vie.
Namizata Sangaré a passé en revue d’autres sujets concernant la question des droits de l’homme. Ainsi, sur la période de janvier à octobre 2023, le CNDH a enregistré 976 cas de violence basée sur le genre (VBG), allant de la violence physique, conjugales aux agressions sexuelles en passant par les violences psychologiques, émotionnelles.
Le Conseil a également noté deux cas de viol sur des filles en situation de handicap, deux cas de violences psychologiques sur une femme et un homme en situation de handicap, sept cas de violences physiques sur trois femmes, trois hommes et une fille en situation de handicap, six cas de déni de ressources, d’opportunités et/ou de services sur trois femmes, deux filles et un homme en situation de handicap.
« Les femmes et les filles restent les cibles les plus touchées par les VBG. Les femmes en âge de procréer sont plus exposées aux violences physiques, psychologiques et déni de ressources, alors que les filles sont plus touchées par les cas de viol dont certains cas aggravés », a précisé Mme Sangaré. Elle a relevé des difficultés au niveau de la prise en charge juridique et judiciaire des cas, le manque de ressources pour une prise en charge médicale et psychosociale efficace.
Sur la question des droits civils et politiques, la présidente a relevé 20 affaires pendantes sur la Côte d’Ivoire à la Cour Africaine des droits de l’homme et sept affaires pendantes à la Cour de Justice de la CEDEAO.
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