Le président de la Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire (MTCI), Soumahoro Mamadou, invite le gouvernement à prendre ses responsabilités face au phénomène des “gnambros” et du racket imputable au force de l’ordre.
“Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités. Si l’État n’aide pas les transporteurs d’ici cinq ans, ce sont des non nationaux qui vont s’accaparer le transport en Côte d’Ivoire et cela à même déjà commencé”, a indiqué M. Soumahoro dans une interview dont copie a été transmise jeudi 2 novembre à l’AIP.
Selon le président de la MTCI, le problème du transport routier ivoirien est le racket. “Il tue aujourd’hui le secteur, les transporteurs. Quand on fait une estimation c’est entre 200 et 500 millions qui sont régulièrement encaissés dans les gares, au niveau des carrefours, sur les routes et j’ai les preuves de ce que j’avance”, a-t-il assuré.
Il a imputé ces prélèvements aux forces de l’ordre en général aux personnes qui se font appeler “syndicat” et qui rackettent sur toute l’étendue du territoire national, les “gnambros”.
“ Je pense que si ces personnes avaient l’amour du secteur du transport, l’amour de la Côte d’Ivoire, le secteur n’aurait pas eu besoin de solliciter de l’aide à l’État ou à un quelconque partenaire international”, a déduit M. Soumahoro. Il a assuré que le secteur, s’il ne souffrait pas du phénomène du racket, aurait eu la capacité de s’autofinancer et construire une usine d’assemblage de véhicules.
“De 2003 à 2023 l’argent prélevé illégalement n’est pas moins de 2000 milliards de Francs CFA. Est ce que cet argent ne pouvait pas contribuer au développement de la Côte d’Ivoire? Malheureusement le gouvernement n’en parle pas”, a-t-il déploré. Selon le président de la MTCI, en Côte d’Ivoire il y a au moins 442 groupe de personnes qui se font appeler “syndicat”.
Il a défini les “gnambros” comme des groupes de personnes n’étant ni chauffeurs, ni transporteurs. “Ce sont des vagabonds du secteur, des loubards qui viennent et imposent leurs lois. Quand on porte plainte aucune ligne ne bouge et ils sont conscients de cela”, a-t-il relevé.
Pour lui, ces personnes sont un mal à extirper du secteur du transport pour son épanouissement. “Malheureusement on fait croire au président que tout va bien dans le secteur. Non, le secteur n’est pas à genoux, le secteur est couché”, a conclu Soumahoro Mamadou.
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