Libérée début février après plus de cinq mois de
détention, l’activiste ivoirienne Pulchérie Gbalet a déclaré
‘’inimaginable de me réduire à un silence absolu’’, s’exprimant dans un
point-presse, vendredi, à Abidjan.
‘’Me voilà en liberté, mais privée d'une partie de
mes droits. Il m’a été interdit par la justice de mon pays de tenir des
propos en relation avec les faits qui ont justifié ma dernière
incarcération, de même que d’autres interdictions dont je n’ai pas le
droit de parler’’, informe, d’emblée, la présidente de l’ONG Alternative
citoyenne ivoirienne (ACI).
Respectueuse de la
justice, elle dit ne peut que ‘’s’y plier’’ même si ‘’au-delà de ces
injonctions, il ne m’échappe pas que je reste astreinte au respect du
secret de l’information. Souffrez donc que je n’en parle pas’’, poursuit
Pulchérie Gbalet.
Cependant, ‘’les mots qui minent
notre société sont si légions qu’il eut été inimaginable de me réduire à
un silence absolu’’, ajoute-t-elle, promettant de reprendre la ‘’lutte
contre la cherté de la vie là où je l’ai laissée’’.
‘’C’est
donc avec un réel plaisir que je vous retrouve ce matin, après plus de
cinq (5) mois d’absence, suite à ma détention qui ne se justifie pas en
raison de ma qualité de membre de la société civile, qui est une
composante de l’expression de la démocratie, au terme des dispositions
de l’article 26 de la Constitution ivoirienne’’, explique
l’ex-pensionnaire de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca,
la plus grande prison du pays).
‘’Je suis donc dans
mon rôle d’acteur de la société civile et de défenseur des droits de
l’homme, protégée par loi 2014-388 du 20 juin 2014, portant promotion et
protection des défenseurs des droits de l’homme, laquelle loi en son
article 3 m’autorise à m’exprimer sur les questions touchant les
libertés et les droits fondamentaux de mes concitoyens’’, fait-elle
remarquer.
Mme Gbalet a profité de l’occasion pour
remercier ‘’tous ceux et toutes celles, qui m’ont apporté un soutien
matériel et/ou spirituel pendant ces moments difficiles, de même qu’à ma
famille’’, notamment le collectif de ses avocats, des présidents de
partis politiques ivoiriens et français, les médias, ses amis et
connaissances, ses anciens collègues.
Pulchérie
Gbalet avait été arrêtée le 22 août 2022 après un voyage au Mali où
étaient détenus 49 soldats ivoiriens accusés d'être des "mercenaires".
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