Une enquête de santé de la sexualité et les facteurs associés aux décès maternels dans les régions du Tonkpi et du Guémon à l’ouest de la Côte d’Ivoire, a révélé que le taux de mortalité lié à l’avortement est très élevé.
“Dans notre région, c’est un triste constat parce que le taux de mortalité lié à l’avortement est aussi élevé. Près de 79% des personnes ciblées par notre étude procèdent à l’avortement et meurent pendant la grossesse”, a indiqué la présidente de l’ONG Sainte Philomène de l’espérance, Irène Capet, lors d’un atelier de validation du rapport de l’enquête, tenu les 12 et 13 août 2021 à la chambre d’agriculture de Man.
Elle a aussi précisé que c’est généralement dans les foyers monogamiques qu’il est enregistré le taux d’avortement le plus élevé contrairement aux foyers polygamiques avec seulement un taux de 4%.
L’étude souligne que les jeunes sont très précoces dans la sexualité, avec une moyenne d’âge minimal qui est de 17 ans.
Face à ce tableau très peu reluisant, l’ONG a fait des recommandations, notamment, le vote d’une loi sur la santé sexuelle reproductive par l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
“Je recommande à l’État de faire adopter cette loi sur la santé de reproduction pour mettre un terme à l’illégalité dans laquelle certains exercent dans le pays. La Côte d’Ivoire apparaît comme le seul pays à ne pas avoir de loi sur la santé reproductive et de la planification familiale, malgré son engagement dans le protocole de Maputo”, a insisté Mme Capet.
Par ailleurs, l’implication des chefs de familles dans l’usage des mesures contraceptives a été aussi recommandée afin que les avortements se fassent conformément au protocole de Maputo et surtout, accepter que les femmes soient associées aux décisions concernant la période où elles doivent concevoir un enfant, tout en leur inculquant la pratique de la planification familiale.
Cette étude sur la santé de la sexualité recommandée par l’ONG Sainte Philomène de l’espérance a été réalisée avec le concours de la direction régionale de l’Institut national de la statistique (INS) et d’une consultante experte en violence basée sur le genre (VBG), avec l’appui financier de amplifychange, partenaire financier du projet.
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