Le vendredi 26 avril 2024, Monsieur
ASSALE Tiémoko Antoine, dans une publication sur les réseaux
sociaux, a dénoncé « l’interpellation et le placement en détention
préventive du nommé K H, âgé de 72 ans, qui serait cardiaque et porteur d’un
stimulateur. Ce dernier aurait été interpellé alors qu’il ne disposait pas de
ses médicaments.
Selon Monsieur ASSALE Tiémoko, le susnommé a été enlevé par trois
gendarmes, conduit à la Section de Recherches de la
Gendarmerie nationale, puis déféré au Parquet, suite à un soit-transmis de
Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Première
Instance d’Abidjan, alors qu’il n’a fait qu’expulser son
locataire en vertu de deux décisions de justice. »
Le Procureur de la République tient à indiquer que les faits tels
que présentés ne sont pas conformes à
la réalité et voudrait donner des précisions sur cette
procédure.
Le Parquet a été saisi le 22 avril 2024 par Monsieur
K C d’une plainte pour les faits de faux dans une décision de
justice, de parjure et de dégâts volontaires à la propriété mobilière
d’autrui contre Monsieur K H.
Pour soutenir sa plainte, il explique qu’alors qu’il a régulièrement
payé ses loyers concernant un magasin à usage commercial auprès de K H,
son bailleur, il a été surpris d’apprendre de ses voisins, le jeudi 18
avril 2024, qu’il faisait l’objet d’une expulsion. Il ajoute qu’il a
été, par la suite, informé par le commissaire de justice de K H que
celui-ci avait obtenu une décision du Tribunal de
Commerce, ordonnant son expulsion dudit magasin alors qu’il
n’avait jamais eu connaissance de la procédure.
L’enquête diligentée par la Section de Recherches de la
Gendarmerie nationale a révélé que la décision dont s’est prévalu
Monsieur K H a été obtenue au moyen de fausses déclarations au juge,
notamment celles relatives aux loyers échus mais impayés. Il ressort aussi
de l’enquête qu’alors que monsieur K H connaissait les domicile et
contacts de son locataire, il a obtenu une décision de défaut en faisant
croire au juge que celui-ci était injoignable et introuvable.
Pire, suite à l’ordonnance d’expulsion, il a fait signifier
celle-ci à Parquet, mettant ainsi K C dans l’impossibilité d’exercer les
voies de recours à lui reconnues par la loi.
K H a, par la suite, fait expulser, par
son commissaire de justice, les biens de K C contenus dans le magasin.
Lesdits biens, laissés dans la rue, sans aucune
protection, ont été détériorés par les intempéries.
Déféré au Parquet ce vendredi, une information
judiciaire a été ouverte contre K H pour les faits de
dégâts volontaires à la propriété mobilière d’autrui, de parjure et
de faux et usage de faux.
Conduit au violon du Tribunal, suite à son inculpation
et à son placement en détention par le magistrat instructeur, K H a
présenté des signes de malaise.
Informé de ces faits, le Procureur de la République a immédiatement
réquisitionné les services du SAMU, qui sans désemparer, se sont présentés au
palais de justice d’Abidjan.
Après examen en urgence de l’inculpé, les agents du SAMU ont
estimé que son état de santé ne nécessitait pas son évacuation dans un centre
hospitalier.
Il a donc été conduit par l’ambulance dudit service au
pôle pénitentiaire d’Abidjan, où aucun incident concernant
son état de santé n’a été signalé depuis son internement.
Au regard de ce qui
précède, Monsieur ASSALE Tiémoko Antoine, en faisant une
telle publication, a voulu discréditer la justice
ivoirienne, en la faisant passer pour une justice inhumaine
et déshumanisante. C’est le lieu pour le Procureur de la République de faire
observer que l’âge de K H et le fait, pour lui, de porter un appareil cardiaque
ne constituent pas une excuse absolutoire.
La publication de
Monsieur ASSALE Tiémoko, dont les motivations sont à rechercher ailleurs que
dans une prétendue quête de justice, n’est pas de nature à ébranler
l’appareil judiciaire.
Le Procureur de la
République rappelle à l’auteur de cette publication que
le fait de bénéficier d’une notoriété supposée et de la qualité
d’élu, ne le met pas à l’abri de poursuites
judiciaires, conformément à la loi.
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