Certains demandent toujours la justice, d’autres veulent que la priorité aille à la réconciliation et au pardon. Un groupe de quelques dizaines de personnes s'est réuni devant la mairie d’Abobo, en début d’après-midi. Des slogans et pancartes : une brève manifestation de jeunes et de femmes du quartier pour demander justice, exiger d’envoyer Laurent Gbagbo en prison ou en résidence surveillée. Parmi elles, Issiaka Diaby, le président du Collectif des victimes en Côte d'Ivoire (CVCI).
Laurent Gbagbo, pour certaines communautés de victimes, c'est comme le loup qui a été chassé loin de la bergerie et qui est en train de revenir. Les victimes en Côte d'Ivoire ont soif de justice, ont soif de vérité, ont soif de repentance, ont soif de réparations, au travers des actions de la justice pénale. C'est un élément qui a toujours manqué à la Côte d'Ivoire pour aller à la réconciliation.
Un jusqu’au-boutisme que ne partage pas Mamadou Soromidjo Coulibaly. Dans le bâtiment d’en face, il dirige la Fédération nationale des victimes de la crise en Côte d'Ivoire (Fémavipelci). Il acte la défaite de l’option judiciaire et préfère souligner la nécessité de la réconciliation.
Ce qui nous intrigue un peu, c'est que les gens veulent à la fois la réconciliation et la justice. Dans ce pays, on sait que tout le monde est impliqué. Soit on va à la réconciliation et on efface tout, soit on va à la justice et on va tous se désigner un à un. Tout ce qu'on leur demande, c'est qu'ils nous demandent pardon pour nous avoir fait du tort. On ne peut pas se battre toute la vie.
Mamadou Soromidjo Coulibaly s’inquiète surtout de voir les leaders politiques « ne pas jouer le jeu ». Comme d’autres organisations de victimes, la Fémavipelci et le CVCI ont partagé, la semaine dernière, leurs propositions sur la réconciliation au ministre en charge du dossier, Bertin Konan Kouadio.
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