Plusieurs experts francophones, réunis autour du Sommet de la Francophonie à Djerba, ont appelé les leaders et les structures de l’organisation internationale de la Francophonie à accélérer la mise en œuvre de leurs engagements pris lors du sommet de Yerevan en 2018 pour l’élimination des maladies tropicales négligées, selon un communiqué transmis à l’AIP.
Organisée au pavillon du Sénégal sous le thème “Renouveler l’engagement pour lutter contre les MTN en Afrique francophone” la table ronde a réuni des principales parties prenantes des maladies tropicales négligées. Elle a enregistré la présence de personnalités éminentes notamment Ndioro Ndiaye, Coordonnatrice du Réseau Francophone pour l’Éalité Femme-Homme de l’OIF, Dr. Jean Jannin, président de la société francophone de médecine tropicale et santé internationale, Pr Issiaka Sombie, directeur par intérim de la direction de la santé publique et de la recherche à l’Organisation ouest africaine de la santé.
Il y avait également, Dr Abdellatif Fakhfakh, expert en organisation internationale à la mission permanente des Emirates Arabes Unies auprès des Nations Unis à Genève, Dr Odry Agbessi, directrice exécutive de l’ONG “Vie Ma Vie”, Mme Hantasoa Fida Cyrille, conseillère diplomatique du président du Sénat de Madagascar et M. Jacques Krabal le secrétaire général de l’assemblée parlementaire de la Francophonie, qui a milité pour la démocratisation des vaccins en Afrique.
Parmi les 26 pays de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en Afrique subsaharienne, où le fardeau des MTNs est particulièrement lourd, plus de 200 millions de personnes, ou à peu près deux sur trois individus, sont à risque de contracter une MTN.
Mme Ndiaye a mis l’accent sur l’importance de partir en action pour activer la résolution adoptée par l’OIF, assurer son suivi et son évolutio, afin de raviver le soutien des États membres à la résolution de 2018 dans le contexte de la Déclaration de Kigali.
De son côté, Dr. Jean Jannin, est revenu sur les origines des MTN en soulignant le lien entre la pauvreté, les maladies tropicales négligées et les droits de l’homme notamment les femmes et les enfants. Il a ainsi rappelé l’importance de l’accès aux vaccins et aux médicaments.
L’accès aux médicaments des vingt maladies tropicales négligées sont disponibles gratuitement et distribués soit par les extérieurs ou les équipes de l’Organisation Mondiales de la Santé (OMS). Il a confirmé également que l’élimination est faisable, mais en tenant compte de la durabilité, en s’adaptant à l’approche francophone dans la lutte des MTN.
De même, Pr Issiaka Sombie, a rappelé de l’importance de tirer des leçons des expériences précédentes pour lutter contre les MTN en mettant l’accent sur l’importance de la recherche pour améliorer les diagnostics. Des projets de coopération ont d’ailleurs été mis en place dont l’objectif est la restructuration des institutions et la mise en œuvre du traitement sur le terrain. Selon professeur Sombie, l’objectif de son institution est de créer une plateforme régionale et coordonner entre les différentes parties afin de partager les expériences et déduire les leçons nécessaires.
Dr Abdellatif Fakhfakh, a souligné le rôle primordial joué par la francophonie afin de sensibiliser les pays de la résolution en tenant compte du rôle des Emirates Arabes Unies en tant que pays observateur. La synergie entre les différents acteurs notamment les partenaires privés est essentielle, a-t-il déclaré.
Ayant participé à la rédaction et l’adoption de la résolution de lutte contre les MTN, Mme Hantasoa Fida Cyrille, a souligné l’importance de ce événement pour mesurer l’impact de cette résolution après quatre ans de son adoption, ainsi qu’une opportunité de dresser un bilan des succès et des lacunes dans l’élimination des MTN. Mis à part les conditions de vie et la pauvreté, elle a relevé le changement climatique comme principal facteur affectant la réalisation des objectifs de cette résolution.
Dr Odry Agbessi, a également confirmé l’importance de l’appropriation des programmes nationaux selon une approche collaborative, en sortant du cadre médical et en impliquant tous les acteurs de la société civile.
La table ronde a été clôturée par l’annonce et la consolidation des recommandations d’experts qui devront raviver le débat autour de ses maladies évitables et dangereuses et motiver les engagements politiques pour leurs éliminations en Afrique francophone.
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