Le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, et son homologue des Pêches et de l’aquaculture du Libéria, Emma Metieh Glassco, ont signé, mercredi 2 novembre 2022, à Abidjan, une convention portant sur la coopération en matière d’inspection et d’activités connexes pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN).
La pêche illicite est un fléau mondial qui génère une surenchère et fait peser de nombreuses menaces sur la viabilité des stocks de poissons, des pertes d’emplois et de ressources financières, estimées à plus de deux milliards de dollars par an pour les pays du Golfe de Guinée. Cela s’explique par la faiblesse du système de suivi, de contrôle et de surveillance mis en place, mais également de la faiblesse de la coopération entre Etats riverains, situe-t-on.
M. Touré s’est réjoui de la signature de cette convention qui “nous permettra de coopérer dans les limites des droits et règlement nationaux respectifs”, affirmant que “nous aurons entre autres activités, un régime d’inspection harmonisé, des exercices d’inspection conjointe des navires de pêches et des navires connexes, l’autorisation d’inspecter mutuellement les navires de pêches et navires connexes lorsqu’ils se trouvent dans les zones relevant de la juridiction nationale et sous le contrôle de l’une des parties, d’échanger des informations sur le suivi, le contrôle et la surveillance (…)”.
Il a également relevé que ce mémorandum a pour objectif de “mieux prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche INN. « La Côte d’Ivoire souhaite s’inspirer de l’expérience du Libéria, où la plupart des navires de pêches industriels ont à leur bord un observateur, et celui de l’expertise de l’ONG Sea Sheperd qui conduit des patrouilles d’observations pour lutter contre la pêche INN ».
Pour sa part, Mme Glassco a soutenu les clauses de ce mémorandum qui “renforce les relations” entre les deux pays de la région du fleuve Mano en matière de gestion des pêches et de la conservation à long terme, et l’utilisation durable des ressources marines vivantes et des écosystèmes marins.
“Ce protocole est un outil permettant de mettre en œuvre efficacement l’Accord sur les mesures du ressort de l’Etat du port (AMREP) qui constitue un cadre mondial de gouvernance des pêches”, a-t-elle précisé.
La Côte d’Ivoire et le Libéria ont ratifié l’Accord AMREP en 2019, lui-même découlant de celui de la FAO datant de 2009. Il définit clairement les rôles dans la lutte contre l’INN. Ces deux pays sont également membres d’organisations sous régionales, à savoir, la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les Etats africains riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT) et le Comité des pêches du centre ouest du golfe de Guinée (CPCO).
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