Pour lutter contre l’implantation des groupes jihadistes, le gouvernement et ses partenaires internationaux mobilisent de nouveaux fonds. Premier objectif : stopper le recrutement des jeunes.
Fin novembre, lors d’une tournée dans le Nord, Mamadou Touré, le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, avait annoncé la création d’un programme de formation et d’insertion professionnelle des jeunes.
Le gouvernement ivoirien tente en effet d’éviter que ces derniers, souvent inactifs, ne se laissent séduire par les jihadistes, qui tentent de les recruter contre des sommes d’argent et une motocyclette.
Dotée à l’origine de 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros), l’enveloppe de ce programme a été, selon nos informations, revue à la hausse.
Elle passe en effet à plus de 8,6 milliards de F CFA, d’ores et déjà mobilisés en faveur de 19 812 jeunes issus de six régions du Nord (Bagoué, Bounkani, Folon, Kabadougou, Poro, Tchologo). L’État contribue à hauteur de 6,6 milliards et le 1,8 milliard restant est financé via un contrat de désendettement et de développement (C2D) conclu avec l’Agence française de développement (AFD). Le Premier ministre, Patrick Achi, devrait officialiser ces nouvelles mesures dans les jours à venir.
Académie internationale
Depuis juin 2020, le Nord est la cible d’attaques attribuées à des hommes de la katiba Macina d’Amadou Koufa, chef jihadiste affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Pour éviter la radicalisation des jeunes, la politique mené par Abidjan consiste désormais à combiner la lutte militaire et des actions de développement dans ces régions où le sentiment d’abandon de l’État est fort au sein des populations.
D’autres partenaires de la Côte d’Ivoire prévoient également de lancer des projets dans le Nord au premier trimestre de 2022. Une réunion a ainsi eu lieu début décembre entre les autorités ivoiriennes, le PNUD et l’AFD pour coordonner les actions à mener dans ces régions.
L’Union européenne (UE) finalise actuellement avec Abidjan des programmes destinés à surveiller les frontières et à mieux comprendre l’organisation de l’orpaillage illégal à Tengrela – possible source de financement des jihadistes – ainsi qu’une action pour favoriser le dialogue intercommunautaire.
L’Europe devrait également soutenir la montée en puissance de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT), inaugurée le 10 juin à Jacqueville.
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