Dans les universités Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan et
Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo, règne un calme plat en ce moment. Mais ce
calme n’est qu’apparent. Car, derrière, ça grogne en silence. Pour le moment.
La cause de cette situation, des enseignants-chercheurs peinent à se faire
payer le rappel de leurs primes de recherche.
En effet, recrutés pour la plupart en 2019, ces derniers devraient percevoir ce
rappel un an plus tard, c'est-à-dire en 2020. Mais voilà qu'un peu plus de six
mois après le début de l'année 2020, ces primes trimestrielles octroyées par
l’Etat de Côte d’ Ivoire pour aider à la recherche sont sans nouvelles dans les
deux universités susmentionnées.
« Le PV de notre recrutement mentionne que nos primes de
recherches qui sont trimestrielles seront payées en rappel en année N+1,
c’est-à-dire un an plus tard. Mais jusque-là nous n’avons rien perçu. L’administration
essaie de jouer sur le fait qu’aucune date n’est précisée. Or selon les
anciens, le rappel est payé par cumul avec la prime du premier trimestre de l’année
qui suit celle du recrutement », témoignent des enseignants-chercheurs
de l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo, que nous avons eus au
téléphone ce jeudi 30 juillet 2020.
Entre-temps, font-ils remarquer, « leurs collègues des
universités Alassane Ouattara de Bouaké, Lorougnon Guédé de Daloa et Nangui
Abrogoua (ex Université d’Abobo-Adjamé) ont été intégralement payés ».
Face au manque de visibilité, et à l’approche de la période
électorale, les concernés, très préoccupés, ont donc commencé à s’organiser
pour réclamer leur dû. Afin de garder toutes leurs raisons et d'avoir plus de
lisibilité sur la question, ils ont dans un premier temps décidé d’emprunter la
voie de la diplomatie en présentant leurs inquiétudes à leurs différentes
administrations.
Après plusieurs rencontres, ceux de l’Université Félix
Houphouët-Boigny ont reçu l’assurance qu’ils seront payés dans le délai requis.
Toutefois, aucune date ne leur a été donnée. Ce n’est pas encore le à Péléforo-Gbon
Coulibaly où les enseignants-chercheurs sont encore en proie au silence. Toute
chose qui accentue leurs préoccupations.
« Nous ne comprenons pas vraiment le flou dans lequel l’administration
nous met. On nous fait balader de bureau en bureau sans rien nous dire de
concret. Ça devient très pesant et très inquiétant », déplore un
enseignant-chercheur de l’Université Félix Houphouët-Boigny qui a souhaité
préserver son identité.
« Des efforts sont en train d’être faits pour payer intégralement
le rappel dû aux enseignants recrutés en 2019 »
De notre côté, pour mieux nous imprégner de la situation de
ces enseignants-chercheurs, nous avons approché les Directions des ressources
humaines (DRH) des Universités Félix
Houphouët-Boigny et Peleforo Gon
Coulibaly. Nos interlocuteurs qui
ont requis également l’anonymat
ont effectivement reconnu que la comptabilité reste devoir auxdits
enseignants-chercheurs.
A les en croire, cette situation est due à une tension de
trésorerie. Si bien que l’ensemble des enseignants de ces Universités n’avaient
pas encore touché leurs primes de recherche du second trimestre de 2020 au
moment de nos entrevues. C’est-à-dire celui des mois d’Avril, mai et juin.
« Contrairement aux autres Universités publiques ivoiriennes,
l'université Félix Houphouët-Boigny comptabilise beaucoup plus d’enseignants. Elles
ne sont donc pas logées à la même enseigne que nous qui avons le double ou le
triple de leurs effectifs respectifs », a justifié notre
interlocuteur à l’administration de l’Université Félix Houphouët-Boigny.
Qu’à cela ne tienne, rassure une fois de plus nos sources, « des
efforts sont en train d’être faits pour payer intégralement le rappel dû aux
enseignants recrutés en 2019 ».
Justement, au moment où nous mettons cet article sous
presse, nous apprenons que l’ensemble des enseignants-chercheurs de l’Université
Félix Houphouët-Boigny ont perçu leurs primes du deuxième trimestre 2020.
Néanmoins, la problématique du rappel reste toujours
irrésolue. Nous y reviendrons dans nos prochaines publications.
Affaire à suivre...
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