Installée dans la commune d’Abobo, Abibatou Fatou, une Nigérienne à la quarantaine révolue, comme plusieurs de ses compatriotes, s’adonne à la mendicité pour, selon elle, faire vivre sa famille nonobstant l’interdiction de cette activité par les autorités ivoiriennes en date du 5 août 2013.
En effet, dans un communiqué, Feu Hamed Bakayoko, alors ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité interdisait ‘’toutes activités de mendicité au carrefour des grandes rues de la capitale économique’’ du pays. Dix ans après, le constat est sans appel. Le nombre de mendiant (es) dans les rues d’Abidjan croît.
Pourtant, le Code pénal ivoirien est formel. ‘’Toute personne qui, capable d’exercer un travail, se livre à la mendicité, est punie d’un emprisonnement de 3 à 6 mois et peut être frappée, pendant 5 années, d’interdiction de séjour ou d’interdiction du territoire de la République ou interdiction de paraître dans certains lieux’’ (Article 190).
Abibatou Fatou, mère de deux enfants, un garçon et une fille, respectivement, de 7 et 8 ans, sait-elle ces dispositions réglementaires? Pas sûr. Ce qui l’importe c’est son ‘’activité’’ de mendicité pour faire ‘’vivre ma petite famille’’ qui comprend, outre les deux mômes, son mari, sans emploi.
Le couple, raconte-t-elle, est arrivé en Côte d’Ivoire en 2017 à la quête d’un mieux-être. ‘’Nous avons fui la misère au pays pour venir se débrouiller ici et gagner de l’argent avant de retourner au Niger’’, explique Abibatou Fatou ajoutant que ‘’la mendicité est une tradition et une obligation’’ pour elle.
Depuis deux ans, qu’elle exerce ce ‘’métier’’, Abibatou brave, chaque jour, les forces de l’ordre qui les chassent, quelque fois, des trottoirs des artères. ‘’Mais on fait avec. C’est le seul moyen d’avoir de quoi survivre’’, dit-elle fièrement.
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