Un rapport sur ce projet a fait l’objet d’une session de restitution à l’intention de plus de 60 acteurs et actrices de la pêche artisanale à Sassandra, une cité balnéaire dans le Sud-ouest du pays.
Ce rapport d’étude, présenté ce mercredi 07 décembre 2022, devrait servir de document de base à l’élaboration d’un « Plan local de gestion de la pêcherie aux sardinelles à Sassandra ». Ce plan se veut un outil précieux pour une gestion durable des ressources halieutiques.
La ville côtière de Sassandra a abrité du 06 au 10 décembre 2022, une mission de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Au menu de cette visite sur le terrain, s’est tenue la restitution d’un rapport sur une étude diagnostique de la pêcherie aux sardinelles.
Les participants ont également partagé les résultats des activités de recherche participative sur cette espèce. La pêche artisanale est un secteur dynamique et pourvoyeur de nombreux emplois à Sassandra, où les sardinelles constituent l’essentiel des prises de poissons.
A Sassandra, il a été constaté que la sardinelle est à un niveau de capture incontrôlé et si cette situation perdure, le renouvellement du stock pourrait être impacté négativement et entraîner une baisse des captures.
Pour pallier cette situation, la FAO à travers son projet Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO) a élaboré un plan local de gestion participatif basé sur une étude diagnostique de l’état de la pêcherie, menée en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes du 30 septembre au 8 octobre 2022.
M. Mamadou Thiam, expert en économie et aménagement des pêches, et auteur du rapport recommande entre autres, le renforcement des capacités des acteurs sur la gestion durable des ressources halieutiques et la mise en place d’un organe de cogestion locale, dont l’organisation et le fonctionnement seront légalisés par un acte administratif.
Dans cet élan, M. Bruno Yao Kouassi, le préfet de la région du Gbôklé, dans le Sud-ouest de la Côte d’Ivoire, a promis son soutien institutionnel pour l’élaboration et la mise en œuvre du plan de gestion participatif.
M. Thiam suggère également la surveillance et le contrôle des bateaux de pêche industrielle qui font souvent des incursions dans la zone réservée à la pêche artisanale et qui causent des dommages importants aux pêcheurs artisans.
Il a également préconisé l’accélération de la mise à disposition des textes d’application sur les tailles minimales de capture et sur le maillage des filets afin de disposer d’un cadre légal pour les contrôles.
Dans la même dynamique, les experts du Centre de recherches océanologiques ont assuré une formation pratique sur l’importance des tailles et de la relation taille/poids des sardinelles. Ils ont fait observer que plus il y a de poissons de grande taille dans les captures, plus la ressource est en phase d’être préservée durablement et les acteurs en tirent un bénéfice économique significatif.
En revanche, la capture de nombreux poissons de petite taille n’ayant pas atteint la taille de première maturité entraine la baisse des stocks sur le long terme.
M. Raymond Taha, le directeur régional du ministère des Ressources animales et halieutiques a souligné l’importance des sardinelles, qui selon lui forment plus de 80% des débarquements et font travailler des centaines de personnes à Sassandra.
Transformatrice, Florence Rabbé Atté qui exerce ce métier depuis plusieurs années, s’est félicitée de ces différentes formations ; et promet de sensibiliser sa communauté contre la surpêche de la sardinelle.
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