Il est 11h 30 min, le mercredi 29 juin, lorsque nous arrivons à la cité Fairmont, précisément à la Brigade de la gendarmerie de ladite cité. Une citerne de l’Office national de l’eau potable (Onep) dessert les populations en eau potable en présence de quelques gendarmes. « Depuis dimanche dernier (Ndlr : 27 juin), les citernes de l’Onep viennent à la rescousse des populations. Aujourd’hui, nous avons dénombré quatre qui desservent l’ensemble de la cité », explique l’un des responsables de la gendarmerie.
Cet élément des forces de l’ordre a également félicité l’Onep pour sa promptitude. « Sans l’Onep, la situation serait intenable », a-t-il déclaré. « Effectivement un camion de l’Onep a distribué de l’eau à la population, mais c’est grâce à la bonne volonté d’un riverain qui construit actuellement sa maison », a tenu à préciser Stéphane K, un habitant de la Cité Fairmont. Il demande que la Sodeci travaille avec diligence pour mettre fin au calvaire de la population.
Pour la circonstance, les populations sont sorties nombreuses, femmes et enfants, avec des bidons, cuvettes, bassines pour se procurer le liquide précieux qui est désormais une denrée rare à la « cité famille ». « Nous souffrons depuis quelques jours du manque d’eau. Vous voyez l’attroupement des femmes, c’est comme si nous étions dans un campement et pourtant nous sommes dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire », déplore Mme N’Drin, venue s’approvisionner en compagnie de ses enfants. Avant d’inviter le Premier ministre, Patrick Achi et l’ensemble de son gouvernement à leur venir en aide afin d’abréger leur souffrance.
Cet avis est partagé par Mme Véronique Loba qui se dit désemparée face à cette situation qui perdure. « Je n’arrive plus à faire la cuisine à la maison convenablement. Je suis obligée d’acheter des packs d’eau aussi bien pour le ménage, le linge que pour la toilette. Mais je ne peux pas le faire continuellement par manque de moyens », déplore-t-elle.
Cette mère de famille remercie le ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité qui, à travers l’Onep, distribue de l’eau potable aux populations. Outre les camions citernes de l’Onep, certains sont obligés d’aller chercher de l’eau à l’aide de tricycles à Adjamé pour leurs besoins quotidiens. C’est le cas de Thomas Allou, agent au service éducation à la mairie d’Attécoubé. « Hier (Ndlr : mardi 28 juin), je suis allé remplir 18 bidons d’eau de 25 litres chacun au Forum d’Adjamé pour ma famille. Si cette eau finit et que le problème demeure, je serai encore obligé de faire la même chose », a-t-il fait savoir.
« Ceux qui ont la chance, ont de l’eau dans leur robinet très tard la nuit, mais à partir du matin, plus rien », renchérit Thomas Allou. Jean-Pierre Yapi qui travaille à Treichville, ne dira pas le contraire. « Je suis obligé de me laver au travail avant de regagner mon domicile. Le peu d’eau recueillie grâce à l’Onep sert pour les besoins de la famille », confie-t-il.
Ce que dit la Sodeci
La Société de distribution d’eau en Côte d‘Ivoire (Sodeci ) a, à cet effet, produit hier, un communiqué pour indiquer que cette perturbation de la desserte en eau potable concerne également les communes du Plateau, d’Adjamé et de Treichville.
Selon la Sodeci, un incident majeur causé par l’entreprise Esta dans le cadre des opérations de curage des canaux de drainage des eaux de pluie a occasionné une perturbation de la desserte en eau potable (baisse de pression allant au manque d’eau).
« Nos équipes sont à pied d’œuvre pour un retour à la normale dans les meilleurs délais », a promis la Sodeci, soulignant par la même occasion qu’un ravitaillement en eau potable sera effectué par camion-citerne dans les zones impactées, pendant la durée des travaux de réparation.
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