Formée tour à tour dans des écoles d'arts au Cameroun, puis au Congo, Kristine Tsala est une artiste-peintre engagée camerounaise. Nous l'avons rencontrée récemment en Côte d'ivoire, à Abidjan, lors de son exposition à la villa 76. Dans cet entretien, elle nous fait visiter ses pages professionnelles, avoisinant une quinzaine d'années. Entretien.
Kristine Tsala, bonjour! Aujourd'hui, vous êtes connue et reconnue en tant qu'artiste-peintre ou si vous voulez, artiste-visuelle.
Combien de temps mettez-vous pour accoucher une œuvre d'art ?
Le temps pour créer une œuvre d’art dépend de plusieurs paramètres selon moi : il y a le degré d’inspiration du moment, l’expérience professionnelle, la qualité des matériaux...
Et dans quel état d'esprit êtes-vous avant toute création ?
Cela dépend de mes émotions, apaisée en stress ou en ébullition, chaque moment crée son charme et sa force créative.
En tant qu'artiste-visuelle, quel est votre combat quant à la bonne marche de l'Afrique ?
Mon combat pour l’Afrique a toujours été de créer de belles synergies pour une terre meilleure sur tous les plans. Nous vivons une heure de grandes technologies et de développement global et personnel ou chaque continent se démarque par son originalité et sa singularité. Au-delà de déranger, inquiéter, déplacer, remettre en question, de vous faire entrer dans mon monde. Je viens rendre accessible l’intuition, ce qui existe dans l’esprit humain, la vérité de l’homme dans son esprit, ce qui remue la poitrine et agité l’esprit Humain.
Pour arriver à cette place que vous occupez aujourd'hui dans le paysage artistique de votre pays, et qui n'est pas rien, quelles étaient les difficultés rencontrées auparavant dans ce domaine ?
Les difficultés rencontrées se situent à 3 niveaux : la cellule familiale – la cellule sociale et les institutions nationales. Les deux premiers souffrent d’une éducation artistique pauvre et développent une incompréhension qui usent et décourage les artistes débutants. Le troisième est celui qui empêche le jeune artiste de se projeter sur de grands projets qui nécessitent un accompagnement structurel et des ressources humaines adéquates.
Quels conseils voudriez-vous donner à ceux qui souhaitaient vous emboîter le pas, afin que ceux-ci ne se laissent gagner par le découragement ?
Il y a des moments de découragement surtout au début des carrières artistiques car vous êtes un apprenant et surtout vous ne pouvez pas encore parler de gains. Notre matériel de travail a un coût très élevé, nous l’importons le plus souvent. Alors, je dirai que la passion doit primer sur le reste.
Le conseil à donner à ceux qui souhaitent m’emboîter le pas est celui-ci: restez authentique, restez vous-même, soyez passionnés, et surtout, donnez vous les moyens de vous accomplir.
Comment vous vous définissez ?
Je me définis comme une artiste de son temps, engagée, passionnée par mon métier que je pratique en m’inspirant de la rue ‘’ la street attitude ‘’ et des thèmes plus engagés comme le ‘’ CRI ‘’.
Quelle est votre plus grande satisfaction de ce parcours professionnel ?
Ma plus grand satisfaction a été l’exposition cette année 2021, avec pour thème le ‘’ CRI ‘’, un sujet qui dépeint une réalité morose actuelle du Cameroun, un mal être palpable due à un dysfonctionnement du système étatique. Une crise anglophone qui rumine les esprits au quotidien et fait de fortes pertes humaines. Ma sensibilité artistique était représentée entre l’art d’installation, l’écriture, le dessin et les peintures.
Quelles sont vos perspectives en ce moment ?
Mes perspectives d’avenir s’orientent sur la création d’un espace physique pour artistes et passionnés des arts : ‘’artistes pluriels.africa ‘’ qui existe déjà virtuellement. Et puis aussi transmettre et former.
Kristine Tsala, merci!
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