Rafael Nadal a vécu une soirée remplie d'émotions face à Novak Djokovic, mardi en quarts de finale de Roland-Garros. Mais l'Espagnol le répète : il n'a encore rien gagné.
« Comment avez-vous vécu le soutien du public ?
Le public a été incroyable, comme depuis le début du tournoi. Je crois qu'ils savent que je ne vais pas être là encore très longtemps (sourire). La sensation de jouer ici, l'endroit le plus important de ma carrière... Le soutien du public, c'est très difficile à décrire. Je ne peux pas remercier assez tout le monde. Merci à tous. Ça fait partie de ces nuits inoubliables.
Vous pensiez-vous capable de jouer plus de 8h30 en l'espace de 48 heures ?
J'avais dit à Rome que j'allais avoir mon médecin avec moi ici. Et qu'avoir mon médecin ici permet de faire des choses qui me soulagent. Ce n'est pas le moment d'en parler, on en parlera quand mon tournoi sera terminé. Je donne tout ce que j'ai pour essayer de jouer ce tournoi dans les meilleures conditions possibles. Je ne sais pas ce qui peut se passer ensuite. Mais ici, je pense que ça va aller.
« C'est pour ces moments que je joue encore, mais ce n'est qu'un quart de finale, je n'ai rien gagné »
Vous avez terminé le match à 1h15 du matin. Ces sessions de nuit sont-elles trop tardives ?
Oui, sans aucun doute. Je ne peux pas me plaindre parce qu'on a deux jours de repos, mais si tu n'en as qu'un... Ou comme Zverev qui doit jouer la finale de Madrid le lendemain (d'une session nocturne), c'est un gros problème. Je comprends cette partie du business, les télévisions payent cher pour avoir ces matches à cette heure-là, ce qui permet aux tournois, donc aux joueurs de gagner de l'argent. Il faut trouver un bon équilibre. Commencer le match à 21 heures, sur terre, au meilleur des cinq sets, ça peut durer longtemps.
Ce match ressemblait à une finale, mais n'en était pas une. Comment vous remettre immédiatement dans le tournoi après avoir vécu une telle émotion ?
On va dire que j'ai un peu d'expérience avec ça (sourire). C'était une nuit très intense. C'est pour ces moments que je joue encore, mais ce n'est qu'un quart de finale, je n'ai rien gagné. Je me suis simplement donné l'opportunité de revenir sur le court dans deux jours. Être de retour en demi-finales à Roland-Garros signifie beaucoup.
Si je perds le prochain match ou si je ne joue pas bien, ça ne sera pas parce que je ne serai pas concentré. Je suis très stable d'un point de vue émotionnel. Là, c'est le moment de profiter. Mais dès demain (mercredi), je commencerai à penser à ce que je dois faire pour la demi-finale. L'objectif principal est de maintenir le niveau auquel j'ai joué aujourd'hui (mardi).
« J'ai ce que j'ai au pied. Si on ne trouve pas de solutions, ça deviendra extrêmement difficile »
Battre Djokovic, cela a-t-il une saveur supplémentaire ?
On a une grande histoire en commun, beaucoup de moments importants l'un contre l'autre. C'est toujours un match particulier contre lui. C'était émouvant parce que les trois derniers mois n'ont pas été faciles. Je ne veux pas parler à nouveau de ce que j'ai traversé durant cette période, mais ça n'a pas été drôle. Mon équipe m'a aidé à m'accrocher. C'est ce qui rend ce match si spécial.
Vous avez évoqué le fait que chaque match ici pourrait être votre dernier à Roland-Garros. Cela rend-il les choses encore plus fortes émotionnellement sur le court ?
Oui, je ne peux pas dire le contraire. Je suis très clair là-dessus. Je suis suffisamment âgé pour ne pas cacher des choses, ou dire des choses que je ne pense pas. Je ne sais pas ce qu'il peut se passer. On a fait en sorte que je sois en mesure de jouer ici, mais derrière, on ne sait pas. J'ai ce que j'ai au pied. Si on ne trouve pas de solutions, ça deviendra extrêmement difficile. Je profite de chaque jour que je passe ici. Je vais continuer à me battre pour trouver une solution. Pour l'instant, on ne l'a pas trouvée. »
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