La Russie a été
exclue de toutes les compétitions sportives organisées par la FIFA et le Comité
international olympique (CIO). Ce, en raison de l’offensive menée par l’armée
russe en Ukraine. Le Réseau Alertes et Actions dénonce ce qu’il qualifie d’injustice
pour les athlètes russes qui n’ont rien à avoir avec les décisions politiques.
« Plusieurs
faits dans le monde du sport démontrent que de plus en plus le sport est à
l’épreuve de la politisation des sportifs et des compétitions. Les prises de
position politiques des dirigeants de plusieurs institutions internationales de
sport entrainant des athlètes dans leur sillage, cela encouragées par les
événements mondiaux, placent les Fédérations internationales de sport devant
leurs contradictions. Le Comité international olympique (CIO), principal
défenseur de l’apolitisme du sport, l’a lui-même abandonnée en avalisant la
vague inédite de sanctions prises contre le sport russe immédiatement après le
déclenchement de la guerre en Ukraine », a regretté Alphonse Camara,
président du Réseau Alertes et Actions, qui était face à la presse, ce vendredi
2 décembre 2022 à Cocody-Angré.
Selon M. Camara « l’entrée
dans l’ère du sport spectacle mondialisé avait renforcé l’interdiction des
messages politiques dans les arènes sportives. Mais la nouveauté, aujourd’hui,
est que les sportifs qui prennent position sont entendus, qu’ils ne sont plus
sanctionnés. En 2020, le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis après la
mort d’un citoyen afro-américain, Georges Floyd a marqué le basculement. Ce
mouvement a eu un impact très important sur la question de l’évolution de la
règle 50. Pourtant, lors des Jeux de Mexico 1968, pour avoir brandi le poing
ganté de noir sur le podium olympique, les sprinters américains Tommie Smith et
John Carlos ont immédiatement été exclus des Jeux accusés d’avoir violé la
règle 50 ».
Et de poursuivre :
« Mais suite à la pression des athlètes américains consécutive à l’affaire
Georges Floyd, le président du Comité International Olympique (CIO), Thomas
Bach a fait évoluer cette règle 50 qui tout en maintenant dans la charte
olympique, l’interdiction de manifester un soutien religieux, racial ou
politique dans le stade, autorise les athlètes à exprimer des opinions
politiques, religieuses ou raciales lors de conférence de presse en
l’occurrence mais jamais sur un podium olympique. Or étrangement, les podiums olympiques
sont installés sur des sites olympiques. D’aucuns estiment, qu’en cédant ainsi,
le président du CIO sert les causes politiques des Occidentaux au détriment
d’autres nations. »
A en croire le
président « plusieurs faits démontrent aujourd’hui que pour les pays
européens, le sport est le terreau idéal pour non seulement, faire la pression
sur d’autres pays afin de les contraindre à épouser leurs valeurs et leurs
idées. La Coupe du monde au Qatar est un exemple éloquent. De l’attribution de
ces retrouvailles du football mondial en 2010 à ce pays qui était en
compétition avec les Etats-Unis et l’Angleterre, au coup d’envoi le 18 novembre
2022, les critiques de nature politique, et inappropriées contre les valeurs
culturelles et religieuses de ce pays musulman, ont régulièrement défrayé la
chronique internationale. La liste de ces faits à relents politiques n’est pas
exhaustive. Elle met en évidence des enjeux géopolitiques, voire les desseins
de certains Etats ou ensembles régionaux en Europe dans le domaine du sport.
Alors que l’apolitisme du sport, impose aux Fédérations sportives
internationales de rester en dehors des clivages politiques. Malheureusement,
ces faits récurrents tolérés exposent le sport à la merci de blocs plus forts
en Occident »
Alphonse Camara et
les membres de son réseau estime « que le boycott du Mondial au Qatar par
certaines villes en France, l’affaire du brassard coloré "One Love",
la demande de remplacement de l’Iran formulé au président de la Fifa, Gianni
Infantino au président de la Fifa, Gianni Infantino par l’ambassadeur d’un pays
auprès des Nations Unies, la suppression de la calligraphie du mot Allah,
symbole de l’Iran inscrit sur son drapeau sur une publication de la Fédération
américaine de football, avant le match contre des Etats-Unis, le mardi 29
novembre, l’exclusion des comités nationaux paralympiques russe et biélorusse
etc., sont des formes de politisation du sport et des compétitions qui mettent
les Fédérations sportives internationales devant leurs contradictions ».
Le président du
Réseau Alertes et Actions ont fait comprendre que « si l’olympisme est né
de la trêve olympique, si le sport facteur de paix a contribué à mettre fin à
plusieurs années de conflit entre certains pays ou à rassembler les peuples
divisés, le Réseau Alertes et Actions estime que ces valeurs doivent être
préservées contre vents et marées ».
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