Si le déguerpissement des occupants de ces différents espaces était jusque-là respecté, il n’a malheureusement pas perduré. Aujourd'hui, les trottoirs de la voie principale de Siporex, dans les deux sens, commencent à accueillir des petits vendeurs de toutes sortes.
Le 30 septembre, un tour sur le boulevard nous a permis de faire le constat. Une fois sur place, ça saute aux yeux que les vendeurs dégagés et de nouveaux venus sont en train de recoloniser l’espace. Du carrefour de la poste à la célèbre pharmacie Siporex, ils sont bien présents. Des petits vendeurs faisant le guet ont leurs articles exposés sur le trottoir sans être à proximité.
Diarra Amadou, vendeur de chaussons que nous avons trouvé dans cette position, fait savoir qu’il n’a reçu aucune autorisation formelle d’une autorité. Il squatte plutôt l’espace en reversant en retour la somme quotidienne de 200 FCfa à l’association des jeunes du quartier.
En plus de ce jeune-homme dont l’âge avoisine la trentaine, d’autres personnes plus âgées dont Rachidatou, vendeuses de divers articles, n’ont trouvé d’autre espace que le trottoir du boulevard. « J’étais installée de l’autre côté de la voie au niveau de l’ancienne station Texaco mais comme tous ceux qui étaient à cet endroit, j’ai été dégagée. Pour l’instant, j’ai trouvé refuge sur cet espace pour vendre un peu vu que c’est la rentrée scolaire », se justifie-t-elle.
Sur cette partie du trottoir situé sur la droite du boulevard en entrant à Yopougon par le deuxième pont à partir de l’autoroute du Nord, on ne trouve pas que des vendeurs de petits articles cités plus haut. Il y a aussi des étalages d’objets vendus dans les quincailleries, notamment les marteaux, tourne-vis et également des espaces réservés à la vente de chaussures.
Plus loin, devant la pharmacie Siporex, ce sont des petits vendeurs de vêtements, communément appelés friperies, qui règnent en maîtres. Comme s’ils s’étaient passés le mot, ils se sont tous retrouvés à cet endroit d’où, précise Stanislas Kouakou, ils accostent facilement les clients qui descendent des taxis communaux ou qui traversent le boulevard principal pour se rendre du côté du marché Nouveau goudron.
Alcool et autres boissons en plein trottoirs !
Dans leur occupation des deux trottoirs du boulevard menant au Palais de justice de Yopougon, les petits vendeurs se sont bien organisés. Si le côté droit décrit plus haut sert plus à la vente de vêtements et autres, celui de gauche est le lieu de commercialisation des boissons énergisantes, des cigarettes, des sachets d’eau glacée et d’autres friandises qui passionnent surtout les conducteurs des mini-cars communément appelés gbaka et leurs apprentis. « Ils s’en procurent pour avoir plus de courage de chercher leurs clients et également pour parcourir la route », explique Awa Saibou, vendeuse de tabac, de boissons énergisantes, d’eau 'glacée', etc.
Tout près de cette jeune dame, se trouve Awa Ouédraogo. Habitante du sous quartier Wassakara, elle se retrouve sur cette partie du boulevard pour vendre des noix de petits-colas, de la poudre de baobab, de l’eau glacée et plusieurs autres objets dont la cigarette.
Awa sait, précise-t-elle, le risque qu’elle court en ce lieu, comme les autres vendeurs et vendeuses des deux flans de la voie. Mais elle préfère squatter que de rester à ne rien faire parce que. « Les passagers, chauffeurs et apprentis des gbakas constituent de réels clients. Chaque jour, je peux vendre entre 5000 FCfa et 15000 FCfa d’articles avant de rentrer à Wassakara », confie-t-elle.
Au chat et à la souris avec la mairie
« Avec la mairie, nous jouons au chat et à la souris. Les jours pairs ils nous laissent vendre, les jours impairs, ils nous chassent. Une chose est certaine, nous n’avons pas un autre endroit où ‘’nous chercher’’ ». C’est ainsi que Stanislas Kouakou, vendeur ambulant de culottes, explique les rapports entre les autorités municipales et les petits vendeurs du coin.
Selon lui, après le déguerpissement effectué par les autorités communales, ils se sont retrouvés sous les arbres pour vendre leurs articles. « Ce ne sont pas tous les acheteurs qui sont des clients potentiels. Nous amenons de simples passants que nous accostons à payer nos articles et ceux-là sont les plus nombreux. Dans ces conditions, si nous restons tous sous les arbres où il n’y a même plus de place pour nous, nous ne pouvons pas faire des entrées », soutient Stanislas dans un léger état d’ébriété.
Vivement que les autorités municipales prennent leurs responsabilités parce que, selon Franck Doua, un autre vendeur ambulant de petits articles, dans cet espace, c’est toujours les courses poursuites avec les agents de la mairie. Même « si nous payons régulièrement le droit d’occupation au représentant des jeunes du quartier ».
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