La réputation de la chanteuse française, qui a grandi à Aulnay-sous-Bois, excède déjà les frontières de l'Europe. Dans le magazine new-yorkais The Fader, elle s'est confiée sur le parcours qui l'a menée au succès. Elle dénonce les pressions imposées par l'industrie musicale.
Avec Djadja, Aya Nakamura s'est hissée en première place des hit-parades au Pays-Bas. De quoi faire rougir Édith Piaf, la seule chanteuse française à avoir tenu cette position. La jeune interprète d'Aulnay-sous-Bois s'est longuement confiée au magazine new-yorkais The Fader le 13 novembre. Notamment sur le chemin qu'il a mené à la célébrité. Et sur les embûches qu'elle a rencontrées. «On me demandait de me blanchir la peau ou mettre du fond de teint plus clair pour toucher un public plus large», dévoile-t-elle ainsi.
«Je ne veux vraiment pas me plaindre, mais je ne vais pas mentir non plus: arriver là où je suis maintenant a été difficile. C'est difficile lorsque l'on est une femme noire dans cette industrie», affirme Aya Nakamura. Pour autant, la chanteuse née à Bamako au Mali est loin de renier ses origines. Elle est fière de l'héritage de sa mère, qui est une «griotte», c'est-à-dire une chanteuse ambulante traditionnelle.
«Je chante exactement comme je parlerais à mes amis. Je ne vais pas changer ce que je suis pour devenir convenable», continue-t-elle, défendant le langage populaire des banlieues qu'elle utilise dans ses chansons. Djadja, qui récolte 240 millions de vues sur Youtube, s'inspire d'une femme qui subit des «bails [des rumeurs, NDLR] atroces» de la part de son ancien petit ami.
Aya Nakamura est revenue sur un épisode survenu en août 2018, qui l'a mise à épreuve. Une publication d'une photo d'elle sans maquillage a déchaîné des commentaires violents sur Instagram. «Les gens m'ont comparé à un homme ou à Dieu sait quoi». «C'était très violent. Je vais mieux maintenant.», rassure-t-elle.
Le magazine new-yorkais n'hésite pas à qualifier Djadja d'«hymne à l'indépendance des femmes». Un engouement qui peut laisser perplexe: gageons que la barrière de la langue n'y est pas pour rien.
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