Son clip avait provoqué un tollé cet automne. Brusquement sorti de l'anonymat, le rappeur devra s'expliquer mercredi devant le tribunal de Paris.
«Je rentre dans des crèches, je tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leurs parents!». Ce mercredi au tribunal de Paris, le rappeur Nick Conrad aura donc l'occasion d'expliquer ce qu'il voulait signifier «en profondeur», sous la «surface» des paroles de son titre «Pendez les Blancs». Propulsé hors de l'anonymat cet automne par le tollé suscité par son clip, le rappeur noir est jugé pour «provocation directe à commettre des atteintes à la vie».
Le clip PLB, pour «Pendez les Blancs» - qui a depuis été supprimé des différentes plateformes d'hébergement - débute par une scène de pendaison d'un homme blanc, la nuit, à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Flash-back: l'homme est enlevé, suffoque, la tête recouverte d'un sac-poubelle. Deux hommes noirs lui enfoncent un pistolet dans la bouche. Différents actes de torture s'enchaînent. «Prouve que t'as de la génétique! Que t'as un ADN magique! Est-ce qu'il court vite le Blanc?», rigolent les deux agresseurs. Ponctués du refrain «Pendez les tous! Pendez les Blancs!», des flots de haine raciste se déversent: «Écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands. Fouettez-les fort faites-le franchement, que ça pue la mort que ça pisse le sang!»
«Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit»
Fin septembre, sa diffusion avait enflammé les réseaux sociaux, suscité de nombreuses condamnations dans la classe politique et jusqu'au sein du gouvernement - le ministre de l'Intérieur d'alors, Gérard Collomb, avait dénoncé des «propos abjects» - puis conduit à l'ouverture d'une enquête. Auditionné le 28 septembre, le rappeur de Noisy-le-Grand était ressorti avec une convocation au tribunal. «Je pense qu'un texte mérite d'être regardé en profondeur et pas simplement en surface», avait-il alors déclaré à la presse, estimant que ce qu'il avait à dire était «important». «Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, avait-il insisté. Je ne le regrette pas, je le pense vraiment mais ce n'est pas blessant, ce n'est pas violent». À l'issue de l'audition, ses avocats, Mes David Apelbaum et Chloé Arnoux, avaient souligné que «les enquêteurs étaient très volontaires dans la recherche du sens exact des paroles». Ils plaideront la relaxe du chanteur, mais n'ont pas souhaité en dire plus au Figaro.
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