Soro Guillaume et les forces nouvelles ont commémoré le 15e anniversaire du 19 septembre 2002. Une célébration qui intervient dans un contexte nouveau, vu que depuis le 3 avril 2017, Soro a choisi devant le monde entier d’emboucher la trompette de la réconciliation dont il veut faire son cheval de bataille.
Contrairement aux années précédentes, ce 15e anniversaire avait quelque chose de différent. Une conférence et des prédications sur le pardon et la réconciliation étaient au menu de la célébration. Cependant, le discours du secrétaire général des forces nouvelles, Soro Guillaume, à ces occasions garde le même timbre. 15 ans après, il justifie cette prise d’armes en 2002.
« Le 19 septembre 2002, une poignée de jeunes ivoiriens dont moi-même, avons pris notre responsabilité pour éviter à la Côte d’Ivoire notre pays, le schéma rwandais qui se profilait allègrement à l’horizon. Si des ivoiriens dont la moyenne d’âge gravitait autour de la vingtaine ont pris des armes, sacrifiant ainsi leur jeunesse, l’idée était loin de jouer les kamikazes suicidaires.
Tout le monde aime la vie, la chérit et voudrait la garder le plus longtemps possible. Mais dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, nous avons préféré sacrifier les nôtres pour éviter une extinction de masse de nos compatriotes qui avait commencé depuis le milieu de l’année 2000. Nous avions deux options : capituler pour périr ou agir pour arrêter la calamité. Nous avons choisi la seconde voie. Nous avons pris les armes pas pour une quelconque soif du pouvoir. Voilà pourquoi nous nous sommes toujours opposés à toute idée sécessionniste.
Au plus fort de la crise et malgré notre supériorité militaire, nous avons privilégié le dialogue et la négociation pour donner une chance à la paix pour tous les enfants de la Côte d’Ivoire. Jamais nous ne nous sommes dérobés de notre engagement à préserver l’unité nationale à travers tous les accords que nous avons signes. Avec Patience et méthode nous avons obtenu des cartes nationales d’identité pour tous les ivoiriens, l’objectif premier de notre combat car l’apatridie était inconcevable pour nos compatriotes qui n’avait nulle part où aller. Notre combat a permis de donner à la Côte d’Ivoire, les élections les plus justes, libres ouvertes et transparentes de sa jeune histoire.
Pour y arriver, la route a été longue et pleine d’embûches. Sur le chemin de la construction d’un Etat démocratique, nous avons perdus des amis, des frères, des hommes de conviction. Nous avons côtoyés la mort à plusieurs reprises. Nous avons connu aussi la trahison de personnes proches. Nos faits et gestes ont aussi choqué et blessé nos compatriotes. C’est pourquoi lors de ma dernière déclaration après ma nomination au poste de Premier ministre en mars 2007, j’ai souligné que la guerre était à proscrire quel qu’en soit les motivations.
Après la guerre, il faut aller à la Réconciliation. Ainsi à l’occasion de la première commémoration de ces événements douloureux, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de prôner le pardon et la Réconciliation. Les filles et les fils de la Côte d’Ivoire ont besoin de se retrouver, de se parler, de s’aimer et de construire une nation.
De même que j’ai offensé, de même j’ai été offensé. Pour ma part, je ne me sens aucune honte à demander pardon pour mes fautes commises car je suis un être humain. Je n’attendrai pas non plus que l’on vienne me demander pardon, mais j’accorde déjà mon pardon au nom du principe sacro-saint de la primauté de la collectivité sur l’individu.
Pour le pardon et la Réconciliation, je m’engage
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire ! »
Soro Kigbafori Guillaume
Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire
(Secrétaire général des Forces nouvelles 2002-2017)
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