Un ministre d’Etat assassiné, mis en pâte par une rébellion très fière de ses œuvres, un 18 septembre en 2002. Un ex-chef chef d’Etat et son épouse exécutés le 19 septembre 2002 par des éléments de l’armée nationale et présentés comme de vulgaires personnages. En plus, de centaines d’Ivoiriens tués, militaires comme civils. On était sous Laurent Gbagbo. Et on rien dit, ni rien fait. Les Ivoiriens selon leur bord, soutiennent l’action des uns et des autres
Après près de 9 ans, on remet le couvert. Un ministre d’Etat tué froidement, un chef d’Etat encore en exercice et sa famille bombardés pendant des jours, capturés et présentés comme des « rats » et humiliés à la face du monde, dans la joie des Ivoiriens des vainqueurs et la peine des vaincus. Les conséquences de cette tragédie sont énormes, tant au niveau matériel qu’au niveau des pertes en vie humaine. Des milliers de morts. On parle de morts.
Si les uns font face à leur responsabilité dans ce drame, à travers des procès depuis six ans, d’autres se pavanent, se bombent la poitrine, se présentent comme des héros. Peu importe les vies innocentes dont ils se sont arrogés le droit divin d’enlever. Ils se réconfortent avec Machaviel. « La fin justifie les moyens ».
La réconciliation, un vain mot. Les faits sont en contradiction avec les dires. On aspire l’amertume, on expire la haine, on inspire la crainte, la peur. On brandit la menace. Même les alliés de la victoire se vouent de la méfiance. De quoi faire craindre un avenir périlleux. Nul ne veut faire son mea-culpa, nul n’est habité par le désir de sauver la Côte d’Ivoire et ce peuple qui va à vau-l’eau. Nul ne pense à les guérir de leurs plaies, à l’unité vraie des fils du pays.
Quand on ouvre la bouche pour parler de paix, ce n’est pas sans lorgner le fauteuil présidentiel qui est la cible. Qu’importe si je gouverne un peuple sans âme, un no man’s land. L’essentiel que je sois le chef de l’Etat.
D’où viendra le secours pour la terre ivoire, jadis hospitalière, havre de paix ? D’où viendra le secours pour un peuple, jadis hospitalier, symbole de la paix, respectueux et respecté ? Mais aujourd’hui, plus désordonné que jamais, pressé, meurtrier, corrompu, sans repères, arnaqueur, qui se force de se frayer un chemin non vers la sortie, mais pour demeurer dans l’esclavage de ses bourreaux aux mains dégoulinant du sang de ses enfants, dans le désordre.
Oui qui sauvera cette pauvre Côte d’Ivoire, ce pauvre peuple ivoirien, pour qui le mal est devenu bien, la vérité mensonge, qui ne voit pas qu’il coure à sa perte, et qui refuse d’être sauvé et guéri. Un pays sans loi, où les faiseurs de loi en sont les premiers violateurs. Où ceux qui sont censés moraliser la vie passent pour être des hommes et femmes d’affaires sans scrupule, des politiciens dans leurs églises et mosquées.
La Côte d’Ivoire va mal. Et alors que chaque occasion de se rappeler nos tragédies pour trouver des moyens de ne plus y replonger, les Ivoiriens se forcent d’être dans leurs clivages, camper sur leurs positions, dans leurs mensonges. L’avenir étant la semence du présent, il est à craindre que les choses restent en l’Etat, sinon s’aggravent. A moins que dans sa miséricorde, le Créateur envoie un libérateur pour sortir le peuple ivoirien du déclin. D’où viendra le secours ?
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